Auteur : Joseph GOETZ.
Tome 10 - Colonne 1984
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Titre de l'article : MYTHE.
Début de l'article :
— Le jugement scientifique et philosophique sur les mythes a considérablement évolué après le premier quart du 20esiècle (Jan De Vries,
Forschungsgeschichte der Mythologie, Fribourg-en-Brisgau, 1961, ch. 8). Du point de vue religieux, qui nous intéresse ici, le mythe était considéré comme un élément areligieux, sinon irréligieux, facteur de dégénérescence. La religion authentique c'était lé rationel, le mythe c'était l'imaginaire, le fantastique (W. Schmidt,
Der Ursprung der Gottesidee, t. 6, Munster, 1935, p. 191-197). La science des religions était donc responsable du fait que dans le langage courant mythe est synonyme de récit fabuleux, faux par nature. Aujourd'hui encore il est dangereux d'appliquer le qualificatif « mythique » à un récit religieux. Cela passe pour une profession d'incroyance et le rationalisme triomphe même dans la recherche de la vérité par la démythisation. C'est donc en rappelant avec insistance ce fait récent, à savoir le changement radical d'idées de la science des religions sur la mythologie, qu'il faut commencer tout discours sur ce sujet. Si nous disons que le
Mythes et cultes chez les peuples primitifs, Paris, 1954, p. 87-95). On ne dira donc pas que le mythe est un genre littéraire : ce serait retomber dans l'allégorisme et réduire singulièrement la fonction religieuse du mythe. Il s'agit bien plus d'un mode d'expression de vérités qui ne peuvent pas être exprimées autrement. Ce n'est ni une mode ni un procédé mais un langage exigé par la nature même de l'expérience religieuse. Et il faut répéter immédiatement, pour déblayer le terrain, que...
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