— 1. Origine de la doctrine chez les Pères. — 2. Développements au moyen âge. — 3. Prolongements aux 16e et 17e siècles. — 4. Perspectives actuelles. Comme l'ont montré les études approfondies de Hugo Rahner † 1968, la mystique de la « naissance du Verbe de Dieu dans le coeur, ou l'âme, des croyants » (en allemand Gottesgeburt ou Logosmystik ; cf. art. Logos, DS, t. 9, col. 958-959) s'enracine dans une théologie du baptême et une ecclésiologie qui remontent aux écrits johanniques et pauliniens et sont déjà exploitées par les auteurs chrétiens dès la fin du 2e siècle. C'est un cas privilégié où se discernent le développement et l'élévation progressive de la notion de « mystique » à partir de la vie de foi et d'amour qui doit normalement s'inaugurer avec le baptême (cf. art. Mystique III, DS, t. 10, col. 1939-1955). D'autre part, on ne peut séparer de façon radicale la Logosmystik de la Brautmystik (mystique nuptiale ; cf. art. Mariage spirituel, DS, t. 10, col. 388-408) : les deux aspects, on le verra, sont souvent rapprochés ou entremêlés dans les textes. H. Rahner, Die Gottesgeburt. Die Lehre der Kirchenväter von der Geburt Christi aus dem Herzen der Kirche und der Gläubigen (ZKT, t. 59, 1935, p. 338-418 ; repris dans Symbole der Kirche. Die Ekklesiologie der Väter, Salzbourg, 1964, p. 11-87 ; trad. ital., Rome, 1971). Nous ne reprendrons pas ici cette recherche, qui reste valable dans son ensemble ; nous nous arrêterons seulement aux auteurs les plus significatifs, en ajoutant quelques développements sur les prolongements de cette doctrine au-delà de l'époque patristique.

1. ORIGINE DE LA DOCTRINE CHEZ LES FERES.

— Les textes johanniques et pauliniens sur la filiation adoptive, la « nouvelle naissance » par l'eau et l'Esprit, l'incorporation des fidèles au Christ ont évidemment inspiré la réflexion des Pères. Quelques versets de l'ancien et du nouveau Testament ont cependant joué un rôle privilégié aux origines :...

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