— Le mot nature, comme ses parallèles en diverses langues, est d'un usage fréquent et présente des sens multiples (le Dictionnaire de Littré en compte vingt-neuf). Aussi a-t-on proposé d'éviter dans le langage philosophique un terme si ambigu (cf. F. Mentré, dans Vocabulaire… de la philosophie, éd. A. Lalande, 6e éd., Paris, 1951, p. 670). Mais on peut, à l'inverse, en justifier l'usage en raison de « l'unité essentielle de signification, le sens que l'on fait dominer dans un cas particulier enveloppant toujours, comme un de ses harmoniques, ceux qu'on laisse momentanément de côté » (J. Lachelier, ibidem, p. 667 ; cf. p. 670). Un indice de l'intérêt toujours actuel pour l'idée de nature est qu'elle a fait l'objet récemment de nombreux ouvrages, qui envisagent son application à diverses époques (antiquité, moyen âge, 16e-18e siècles) et sous divers aspects (sciences, éducation, philosophie). A. Pellicer, Natura. Étude sémantique et historique du mot latin, Paris, 1966 (dans l'introduction, résumé de la thèse complémentaire portant sur le grec phusis). — La Filosofìa della natura nel Medioevo (Actes du 3e Congrès international de Philosophie médiévale, Passo della Mendola, 21 août-5 septembre 1964), Milan, 1966. — H. Védrine, La conception de la nature chez Giordano Bruno, Paris, 1967. — P. Magnard, Nature et histoire dans l'apologétique de Pascal, Besançon, 1975. — R. Mercier, La réhabilitation de la nature humaine, 1700-1750, Villemomble, 1960. — D. Mornet, Le sentiment de la nature en France de J.-J. Rousseau à Bernardin de Saint-Pierre, Paris, 1907. — R. Mauzi, L'idée de bonheur dans la littérature et la pensée françaises au 18e siècle, Paris, 1960 (nombreuses allusions à l'idée de nature). — J. Ehrard, L'idée 45 de nature en France dans la première moitié du 18e siècle, 2 vol., paris, 1963 (condense dans L'idée de...

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