— Virginia Negri, en religion Paola Antonia, fit partie de la congrégation des angéliques, fondée par saint Antoine-Marie Zaccaria. Personnalité peu connue et fort discutée du mouvement spirituel italien au 16e siècle, c'était une religieuse au caractère intransigeant et décidé, favorisée de charismes, tenue pour « un oracle » et vénérée de son vivant par ses disciples comme une « divine Mère et Maîtresse », condamnée sur la fin de sa vie comme rebelle et infidèle aux devoirs de sa charge. Née à Castellanza (province de Milan, à présent de Varese) en 1508 — on ignore la date précise —, elle eut deux soeurs religieuses et un frère prêtre barnabite. A Milan, elle prit contact avec l'Oratorio dell' Eterna Sapienza et fut initiée à la vie spirituelle par G. A. Bellotti. En 1528 elle rencontra le dominicain Battista Carioni da Crema (DS, t. 2, col. 153), qui la présenta à la comtesse de Guastalla, Lodovica Torelli ; à partir de 1533, elle connut A. M. Zaccaria, avec qui elle fut, en 1535, à l'origine des angéliques. L'année suivante, elle fut la première à revêtir leur habit et remplit 88 l'office de maîtresse des novices. En 1537, on la trouve à Vicence pour la réforme de deux monastères ; puis elle travaille à Venise, Padoue, Vérone et Crémone. De 1540 à 1550 elle est au plus haut point de sa réputation et on la tient pour une sainte chez les barnabites et les angéliques : tous recourent à elle pour les décisions importantes et on se conforme à ses directives, on suit ses avis dans les chapitres et elle impose de dures pénitences. Elle écrit des lettres de direction, voyage, suscite des vocations d'hommes et de femmes, admet à la vêture et à la profession, renvoie de la congrégation, etc. En 1551, pour des raisons politiques, les barnabites et les angéliques sont expulsés de la Vénétie. En 1552 arrive à Milan comme visiteur apostolique Mgr Marini : il sépare les deux instituts ; Paola Antonia est l'objet de graves accusations d'orgueil, de vanité, d'usurpation de pouvoir, de bizarreries et se voit reléguée au monastère des clarisses à Milan, où elle demeure en clôture jusqu'en décembre 1554. Obligée d'en sortir pour raisons de santé, elle est reçue dans une maison amie et là, le 4 avril de l'année suivante, elle meurt « in contumacia », à l'âge de 47 ans. Ainsi...

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