— Né à Gênes en 1553, Julio Negrone entra dans la Compagnie de Jésus en 1571 et y fit en 1591 la profession des quatre voeux. Il enseigna la rhétorique, la philosophie et la théologie. Savant et sage, doué d'un grand talent pour enseigner et prêcher, il eut en fait presque toute sa vie à exercer ses dons de gouvernement : recteur en trois collèges (Vérone, Crémone et Gênes), il fut le premier préposé de la maison professe de Gênes (1604), dont il rédigea en 1605 les mémoires historiques ; il fut ensuite à trois reprises préposé de la maison professe de Milan. Pendant quelque temps il remplit la fonction de « socius » du provincial, puis celle de vice-provincial. Il fut également instructeur de la troisième probation. Il mourut à Milan le 17 janvier 1625, sans avoir pu écrire le commentaire qu'il avait en vue sur le Sommaire des Constitutions ignatiennes. Negrone a sa place dans l'histoire de la spiritualité en raison de ses traités ascétiques amples et érudits, solides et minutieux. Au cours des premières années de sa vie apostolique, Negrone publie d'abord quelques sermons (réunis en un volume : Orationes quinque et viginti, Milan, 1608 ; Mayence, 1610 ; Douai, 1614). Mais il trouve bientôt sa manière propre comme auteur ascétique avec ses Regulae communes S. J. commentariis asceticis illustratae (Milan, 1613 ; corrigé et augmenté, 1616 ; Cologne, 1617 ; 4 vol., Cracovie, 1913-1915). Pour se faire une idée de l'étendue des commentaires de Negrone, il suffit de noter que, dans l'édition de Cracovie, l'explication du titre, divisée en 3 parties — Regulae — Communes — Societatis Jesu — s'étend sur plus de trois cents pages (t. 1, p. 47-371). Sa large culture lui permet d'utiliser avec aisance les classiques, les Pères, les écrivains ecclésiastiques, les documents et histoires des divers ordres religieux, les décisions des 91 Papes, etc. Son exposé est une vraie mine pour qui étudie l'histoire des usages ascétiques, de l'application des principes de perfection aux réalités de la vie quotidienne dans la communauté religieuse. Son oeuvre fait suite aux grands traités d'Alvarez de Paz, La Puente et Rodriguez, mais d'une manière plus concrète, plus réaliste, moralisante et érudite, genre de plus en plus...

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