— Née à Paris en 1610, de Guy Robineau et de Marie de Mongorny, issue de deux familles de robe, Madeleine épousa le 19 février 1635 Christophe de Champagne, baron de Neuvillette. En 1640, elle perd sa mère, puis son mari tué au siège d'Arras.
Entre ces deux décès, elle fit connaissance de Gaston de Renty et ce fut lui qui lui annonça la mort de son mari ; on garde une lettre du 4 août 1640 où Renty console, d'une manière d'ailleurs assez pompeuse, la jeune veuve et l'appelle à la conversion. Renty reprend le 8 août le corps de cette lettre pour consoler la présidente de Castille qui vient de perdre un enfant. Sur les conseils de Renty, Madeleine décida de se consacrer tout à Dieu et prit le directeur qu'il lui indiqua ; on en ignore le nom. D'autres lettres furent envoyées par Renty à Madeleine, mais elles n'ont pas été retrouvées.
Dévote, charitable, en particulier pour les condamnés à mort, adonnée à l'oraison, Madeleine mena une existence sans grand relief jusqu'à sa mort à Paris le 10 avril 1657. Trois ans plus tard, Cyprien de la Nativité (DS, t. 2, col. 2669-2672) publiait le Receuil des vertus et des écrits de Madame… de Neuvillette (Paris, 1660, 1666).
La première partie (éd. de 1660, p. 1-187) est un portrait spirituel où les détails concrets sont rares ; la seconde partie (p. 195-520) reproduit 49 lettres adressées par Madeleine à son directeur (dont on ne possède pas les réponses) ; la première semble datée de mai 1647. Bremond et, plus récemment, R. Triboulet ont souligné l'intérêt spirituel restreint de ces documents ; Madeleine parle de sa vie intérieure avec grande abondance et trop de généralités. Notons qu'en Chemin asseuré et plus court pour aller au Ciel « par Mr D.T.P. M.S. » (Rennes) invoque Mr de Kériolet et Madeleine comme exemples de conversion d'une vie mondaine à une vie d'oraison (p. 77-79).
H. Bremond, Histoire littéraire…, t. 6, p. 387-390. — G. de Renty, Correspondance, éd. R. Triboulet, coll. Bibliothèque européenne, Paris, 1978, p. 6, 64-66, 120, 926-929.
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