— Philippe Nicolai est né à Mengeringhausen (Waldeck) le 10 août 1556 ; son père était pasteur. Il fréquenta les écoles de Rhoden, Kassel, Hildesheim, Dortmund et Mühlhausen où il reçut aussi une initiation à la poésie et à la musique ; il étudia ensuite la théologie jusqu'en 1579 à Erfurt et Wittenberg, comme le firent ses trois frères. Après une période intermédiaire consacrée à des études scientifiques et à un service pastoral auxiliaire dans l'ancien monastère à Volkhardinghausen, Nicolai devint en 1583 prédicant auprès des communautés évangéliques résidant dans des régions catholiques et fut enfin nommé pasteur à Wildungen (1587) ; à partir de 1588 il y fut aussi prédicateur de la cour auprès de la comtesse de Waldeck et précepteur de son fils. Luthérien résolu, il prit part aux discussions avec les calvinistes qui gagnaient alors du terrain. Le grade de docteur en théologie qui, pour des raisons de politique ecclésiastique, lui avait été illégalement refusé à l'université de Marbourg lui fut accordé en 1594 par celle de Wittenberg. A partir de 1596 il se trouve pasteur à Unna où il connut une terrible épidémie de peste. Le fruit spirituel de cette période difficile fut la publication en 1599 de son Freudenspiegel des ewigen Lebens (Francfort ; rééd. fac-simile, dans Soester Wissenschaftliche Beiträge, t. 23, Soest, 1963). Nicolai passa les dernières années de sa vie à Hambourg, où il fut en 1601 intronisé pasteur principal de Sainte-Catherine. Après avoir déployé une infatigable activité (prédication, écrits polémiques et zèle apostolique pendant l'épidémie de peste), il mourut le 26 octobre 1608. Dans son principal ouvrage dogmatique Sacrosanctum omnipraesentiae Jesu Christi mysterium (Hambourg, 1602), Nicolai traite, à la suite des ubiquistes J. Brenz, J. Andreä et Aeg. Hunnius, de l'omniprésence du Christ tant par sa divinité que par son humanité et il fait du principe luthérien « finitum capax infiniti » la base essentielle de son système dogmatique. Toutefois, Nicolai s'intéresse à l'homme et à sa relation de piété avec Dieu, et cet intérêt anthropologique apparaît dans le fait qu'il établit une analogie entre l'Unio personalis des deux natures dans le Christ et l'Unio pneumatica des croyants...

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