Auteur : Louis GAILLARD.
 
Tome 6 - Colonne 152
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : GAUTIER DE COINCY, bénédictin, † 1236.
Début de l'article :
— Né à Coinci (Coincy), Aisne, ou à Amiens, vers 1177, Gautier est entré à seize ans à l'abbaye bénédictine de Saint-Médard de Soissons. Il devint prieur de l'abbaye de Vic-sur-Aisne en 1214 ; il y composa la majeure partie de son oeuvre poétique. En 1233, il fut nommé grand-prieur de Saint-Médard, où il mourut le 25 septembre 1236. En soixante mille vers environ, Gautier a composé deux recueils de Miracles de Notre-Dame, en l'honneur de Notre-Dame de Soissons. Compilateur amplement informé, il a ainsi conservé, sous une forme littéraire populaire en même temps que soignée, d'innombrables légendes relatives à Marie. Il s'en faut que toutes ces légendes, qui appartiennent au folklore pieux du moyen âge, soient soissonnaises : leur origine géographique est très variée. Dégagé du latin d'église, Gautier est l'un des précurseurs de la poésie religieuse de langue française, et c'est à ce titre qu'il a intéressé les historiens de la littérature. Moine fort étranger au monde, Gautier manifeste sans cesse d'une part une sévérité excessive pour ce qu'il connaît mal, et surtout pour les juifs qui peuplent ce triste monde, d'autre part une piété naïve, confiante et quelque peu superstitieuse à l'égard de Notre-Dame. Ces idées se trouvent exprimées non seulement dans les Miracles de Notre-Dame, mais encore dans la Vie de sainte Christine (vers 1221), dans les louanges en vers de sainte Léocadie et dans les grands poèmes intitulés De la doutance de la mort et de la chétivité du monde et De la Chastée aux nonnains. Dans ces oeuvres, Gautier paraît surtout nourri des écrivains spirituels monastiques de tendance réformatrice, 153 comme les premiers clunisiens, mais il manifeste un penchant très marqué pour tout ce qui est anecdote miraculeuse, sans se soucier de la psychologie très humaine de son père saint Benoît. Amaury Duval, dans l'Histoire littéraire de la France (t. 19, Paris, 1838, p. 843-857), a mis en lumière, avec quelque dédain d'ailleurs, l'intérêt de l'oeuvre de Gautier. — L'abbé A. Poquet a édité, médiocrement, Les miracles de la Sainte Vierge, Paris, 1857. Depuis une quarantaine d'années, les...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 2 pages.