— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine.

1. VIE.

— Nicolas (dit Coleçon) Poillevillain est plus connu sous le nom du village champenois de Clamanges (Marne) où il naquit vers 1360. Dès l'âge de douze ans il entra comme boursier au collège de Navarre avec lequel il avait déjà, semble-t-il, des attaches familiales. Il y côtoya d'illustres personnages dont plusieurs restèrent ses amis et correspondants : Jean Gerson (DS, t. 6, col. 314-331), Gontier Col, Pierre d'Ailly (t. 1, col. 256-260), etc. Étudiant à la faculté des arts, il en reçut la licence en 1381, puis la maîtrise. Dès ses années de régence, il entreprit des études théologiques qui le conduisirent au baccalauréat. Il ne dépassa pas ce titre, bien qu'on lui attribue parfois celui de docteur. Mais sa maîtrise incontestée du latin lui fit confier la rédaction des actes officiels de l'université, notamment en 1393-1394. Il devint prêtre mais on ne sait à quelle date. Il fut pourvu de nombreux bénéfices : en 1394, déjà titulaire d'une chapellenie de l'université et d'une autre à Châlons, il postule un canonicat à Châlons et il obtient une stalle à Saint-Pierre de Lille ; en 1395, il est chanoine et doyen de Saint-Cloud ; en 1397, chanoine de Langres ; en mai 1405 enfin, chantre (mais non archidiacre comme on l'a dit) de Bayeux. Il ne paraît pas toutefois avoir cumulé les bénéfices incompatibles ; on le voit même s'opposer à une intervention en sa faveur pour un canonicat au Mans. Présenté à Benoît XIII au cours d'un voyage en Avignon, il fut nommé par celui-ci secrétaire pontifical le 13 novembre 1397. Mais, victime d'une épidémie malgré ses précautions, il dut quitter la curie pour arriver en été 1398 à Langres où la trésorerie du chapitre lui avait été promise. En fait, cette prébende sera la cause d'un procès de plusieurs années contre son doyen. Nicolas continua à s'intéresser aux événements de l'Église universelle, à soutenir la cause de Benoît XIII dont il admirait les vertus et auquel il demeura fidèle. Il le rejoignit d'ailleurs après son évasion de mars 1403 et résida dans sa curie jusqu'en février 1408. Après un court séjour à Gênes, revenu en France, il fut accusé d'avoir collaboré à la rédaction...

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