— En 1247, Innocent IV transformait l'ordre des « frères ermites du Mont-Carmel » en ordre mendiant au moyen de quelques retouches apportées à sa règle. Presque aussitôt les frères commencèrent à s'établir dans les grandes villes. Cette orientation déplut à Nicolas le Français, prieur général de l'ordre depuis 1266. Il démissionna en 1271 et se retira au « désert » de Fortamie, en Chypre, d'où il adressa une lettre circulaire à son ordre en février 1271.
Cette circulaire, intitulée Ignea Sagitta (éd. par A. Staring, cité infra), reproche avec une grande vigueur aux carmes d'avoir abandonné l'idéal primitif de contemplation ; elle les exhorte à quitter les activités des villes pour revenir aux ermitages. Nicolas juge illégitime pour son ordre la cura animarum. Il utilise les mêmes arguments et parfois les mêmes expressions que Guillaume de Saint-Amour (DS, t. 6, col. 1237-1241) à l'université de Paris dans sa lutte contre les mendiants. La lettre de Nicolas ne réussit pas à arrêter l'évolution et le développement de son ordre. Quelques extraits de la même lettre furent invoqués, au temps de l'observantisme, comme une autorité rappelant à l'idéal contemplatif. Nicolas mourut le 29 avril 1280 ou 1282.
Cosme de Villiers, Bibliotheca carmelitana, t. 2, Orléans, 1752, col. 488-491. — A. Staring, Nicolai prioris generalis ordinis carmelitarum Ἰgnea Sagitta', dans Carmelus, t. 9, 1962, p. 237-307 (éd. de la lettre, p. 271-307). — C. Cicconetti, La regola del Carmelo, Rome, 1973, p. 299-309.
DS, t. 2, col. 161 ; — t. 3, col. 534 ; — t. 4, col. 571 ; — t. 5, ol. 260, 860.
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