— L'extrême modicité des données biographiques certaines sur ce personnage explique les nombreuses confusions dont il a été l'objet et les diverses graphies de son nom d'origine (de Gorron, Gorena, Gorrenc ; parfois on le dit Tornacensis). Né près de Gorran dans le Maine (aujourd'hui Gorron, Mayenne), au château de Marienne (d'où aussi le nom de Marinis), il fut profès du couvent dominicain du Mans, prieur de Saint-Jacques de Paris en 1276, et quelque temps (1285-1288) confesseur de Philippe IV le Bel. Une partie de sa famille émigra ensuite en Angleterre (d'où encore la graphie « de Gorham »). Cet écrivain très fécond n'a pas suivi la carrière universitaire et n'a pas été maître de Paris ; il lui suffisait d'être prédicateur ; c'est pour les prédicateurs qu'il semble avoir écrit. La tradition manuscrite abondante n'a pas encore 282 fait l'objet d'une étude critique complète. La question des attributions est d'ailleurs compliquée du fait que Nicolas reprend parfois littéralement des écrits antérieurs, ou les amplifie notablement ; il utilise en particulier André de Saint-Victor (qui avait introduit dans l'exégèse médiévale des données empruntées aux rabbins du 12e siècle), Jean de la Rochelle, Bonaventure, Hugues de Saint-Cher, Pierre de Tarentaise, etc. 1 Commentaires scripturaires. — Il s'agit en général de « postilles », c'est-à-dire de brèves explications sur les divers sens des versets d'un livre biblique. Nicolas de Gorran aurait ainsi commenté pratiquement tous les livres de l'Écriture, de la Genèse à l'Apocalypse (mais certains commentaires sont incomplets, ou d'attribution douteuse) ; on se rapportera à l'inventaire des mss dressé par Fr. Stegmüller, Repertorium biblicum medii aevi, t. 4, Madrid, 1954, n. 5740-5812, p. 28-47. — A côté des Postilles, signalons les Distinctiones secundum ordinem alphabeticum, qui expliquent des formules équivoques de l'Écriture (cf. A. Wilmart, Note sur les plus anciens recueils de distinctions bibliques, dans Mémorial Lagrange, Paris, 1940, p. 342-343). Éditions. —...

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