Auteur : Clément SCHMITT.
 
Tome 11 - Colonne 291
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Titre de l'article : NICOLAS DE LYRE, frère mineur, † 1349.
Début de l'article :
— Né à Lyre en Normandie, aujourd'hui La-Neuve-Lyre dans l'arrondissement d'Évreux, Nicolas prit l'habit franciscain au couvent de Verneuil vers 1300. Bachelier à l'université de Paris en 1307, promu ensuite maître en théologie, il signe en cette qualité, le 11 avril 1309, le procès verbal de l'examen de la doctrine de Marguerite Porrette accusée d'hérésie (t. 10, col. 343). En 1319 il gouverne la province franciscaine de France et comme tel, le 1er février, il assiste chez les Clarisses de Longchamp à la vêture de la princesse Blanche, fille de Philippe le Bel, et participe en 1322 au chapitre général de son ordre à Pérouse. En 1324 il assume les mêmes fonctions de ministre provincial en Bourgogne. Le 19 décembre 1333 il figure parmi les vingt-neuf théologiens convoqués par le roi Philippe VI au bois de Vincennes pour une discussion sur le problème de la vision béatifique des élus. Décédé au couvent de Paris en 1349, probablement en octobre, il y fut inhumé dans la salle du chapitre. Qualifié de Doctor planus ou utilis, Nicolas de Lyre passait pour le meilleur commentateur de la Bible depuis saint Jérôme : « melior Hebraeus a tempore hactenus S. Ieronimi in Ecclesia », comme l'atteste dès 1406 le chartreux Henri Egher de Kalkar dans une lettre à un confrère (AFH, t. 60, 1967, p. 52). Son volumineux commentaire de l'ensemble des livres de l'ancien et du nouveau Testament, Postilla litteralis super totam Bibliam, rédigé au cours des années 1322-1331, enrichi ultérieurement d'une Postilla moralis seu mystica, témoigne d'une excellente connaissance de l'hébreu ; il l'avait acquise, d'après la lettre citée d'Henri Egher qui tenait son information probablement du couvent franciscain de Paris, dans une école juive de son pays, sans doute à Évreux. Tributaire du rabbin de Troyes Schelomo Içaki † 1105, appelé Rashi, le célèbre commentateur juif de la Bible, on l'a qualifié de simius Salomonis, mais à tort. Nicolas de Lyre a fait largement usage de Rashi auquel il manifesta un profond respect, mais ne l'a jamais suivi servilement. Il a emprunté aussi aux Pères de l'Église et aux maîtres de la scolastique, mais ce qui le différencie de ceux-ci et confère à son texte une...

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