— Né à Gravelines (Nord) le 10 octobre 1591, François Gautran entra dans la compagnie de Jésus le 20 août 1609 ; il fut recteur à Valenciennes (1630-1636) et, longtemps préfet du collège, passa plus de trente ans à Tournai, où il mourut le 11 juillet 1669. Il a publié La vie de saint Druon [ou Drogon]… (Tournai, 1652), plusieurs fois rééditée, et laissé en manuscrit une Histoire nouvelle de Tournay. Nous avons à signaler ici principalement son Abrégé de la vie spirituelle pour tout estat, tiré de la considération des créatures (Tournai, 1638 ; 2e éd. augmentée, Sommaire de la vie spirituelle, ensamble [sic] la façon de s'acheminer à Dieu par la considération des créatures, 1645, 1661, 1666). Reprenant le thème, le style et la manière de saint François de Sales, Gautran voudrait aider son « Théodose » à « gravir cette belle montagne de la dévotion où l'âme s'entretient si joyeusement avec son Espoux » (4e éd., p. 3). Aux obstacles rencontrés (« délayer [= différer] l'accueil des inspirations de Dieu, embarras d'affaires, respects humains, attache déréglée aux créatures, présomption de la bonté de Dieu, nonchalance »), celui qui veut « embrasser la dévotion » (p. 84) opposera tour à tour la considération des points suivants : la direction spirituelle, la mortification, la confession, la communion (conseillée deux ou trois fois la semaine, p. 215), l'oraison, le fruit de la tribulation, l'exercice de la présence et de l'amour de Dieu, la Passion de Jésus-Christ, la « pratique de s'unir à Dieu par la considération des créatures » ; enfin, il s'inspirera de la « conduite pour les actions journalières » qui lui est proposée. Ces considérations sont assorties de « pratiques », d'« avis » et de prières. L'ouvrage est rempli de traits, d'histoires, d'allégories, à la mode salésienne, dont Gautran ne cache pas l'intention : « De la présente pratique vous apprendrez à moraliser sur les oeuvres de Dieu » (p. 465). Sommervogel, t. 3, col. 1277-1278 ; Rivière, col. 1079. — Biographie nationale, t. 7, Bruxelles, 1883, col. 502-504. — J. de Guibert, La spiritualité de...

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