Auteur : Albert AMPE.
Tome 11 - Colonne 344
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Titre de l'article : NIEUJWLANT (CLAESINNE VAN), béguine, vers 1540-1611.
Début de l'article :
— Le nom de cette béguine apparaît pour la première fois dans un acte concédant une rente viagère signé par Amelberghe van Schaverbeke, béguine au Grand Béguinage de Sainte-Élisabeth à Gand, le 9 février 1568 (n. st.), en faveur de « Clausynken van Nieulande », du même béguinage ; d'après le contexte, celle-ci semble apparentée à la donatrice, — peut-être est-elle sa nièce —, et de famille fortunée et noble.
Son père est Matthieu van Nieuwlant. Le prénom de Claesinne (Nicole en français) donna lieu au rapprochement avec « Clusine », c'est-à-dire recluse, vocable qu'on lui prêta en bonne ou en mauvaise part. Étant béguine en 1568, elle serait née vers 1540. De constitution robuste, d'une intelligence solide et d'un esprit bien formé, Claesinne menait au Grand Béguinage une vie édifiante, retirée et mortifiée, vouée à la prière, aux oeuvres de dévotion et de charité. Son union avec Dieu se manifestait parfois dans des visions et des extases qu'elle ne pouvait dissimuler entièrement à ses compagnes ; certaines s'en édifiaient, d'autres l'en brimaient, selon les témoignages recueillis auprès des compagnes survivantes par Ryckel vers 1630.
La renommée de cette sainte vie parvint aux oreilles de Pelgrim Pullen, prêtre zélé et spirituel, curé du béguinage de Bois-le-Duc, auteur spirituel fécond † 1608 (cf. L. Reypens, OGE, t. 3, 1929, p. 22-44, 125-143, 245-277) ; il vint à Gand pour rencontrer Claesinne. L'entrevue eut lieu au Petit Béguinage de Notre-Dame Ter Hoye, le 27 novembre 1587. Aussitôt après, Pullen le transcrivit dans un
Dialoguequi n'est pas sans rappeler la suprême conversation de Benoît et de Scholastique ; ce document nous renseigne davantage sur la doctrine de Claesinne que sur sa vie spirituelle personnelle. Les mesures que prit en 1588 l'évêque de Gand, Guillaume Lindanus, contre certaines attitudes de Claesinne eurent pour but d'éprouver sa vertu ; elle les accepta avec patience, alors même qu'elles furent mises à exécution par Pullen lui-même sur l'ordre de l'évêque. Claesinne mourut en 1611. La doctrine de Claesinne nous est conservée dans le
Dialoguerecueilli par Pullen ; ce texte est difficile, en ce qu'il rapporte une conversation libre et improvisée ; le style est abrupt et...
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