— Né à Rippweiler (Luxembourg) le 21 juin 1828, Nicolas Nilles fut élève au lycée de Luxembourg, puis (1847-1853) au Collège germanique de Rome ; il y suivit les cours de A. Ballerini, J.-B. Franzelin, C. Passaglia, F.-X. Patrizi, J. Perrone, C. Schrader et C. Tarquini. Après son ordination sacerdotale (10 mars 1852) et son retour au pays, il fut vicaire à Ansemburg, puis curé de Tuntigen, rédigeant déjà divers opuscules de piété. Le 28 mars 1858, il entra dans la province autrichienne de la Compagnie de Jésus à Baumgartenberg. A partir de 1859, il enseigne à Innsbruck comme professeur de droit canon (professeur honoraire de 1899 à 1905). Il sera aussi (1860-1875) directeur du convict des étudiants en théologie, et il instaurera en 1866 l'association sacerdotale d'Innsbruck ; son but était « ut convictores in SS. Corde dulciter sociati, cor unum et anima una effecti, viribus unitis, spiritum vere sacerdotalem in convictu sibi acquirant… ». Nilles était regardé de son vivant comme un prêtre pieux, intelligent et ami de la paix. Il mourut à Innsbruck le 31 janvier 1907. Nilles a laissé de nombreux ouvrages et articles qui traitent de droit canon, de liturgie, de la réunion des Églises orientales séparées ; nous n'en parlerons pas ici. Méritent une mention particulière ses écrits sur la dévotion au Coeur de Jésus. Son ouvrage De rationibus festi SS. Cordis Jesu… rassemble les documents des papes et des congrégations romaines (livre 1), et donc, d'une certaine manière, l'histoire détaillée des origines de la dévotion jusqu'à Innocent XII ; l'objet et le but en sont minutieusement expliqués. Le livre 2e traite de la dévotion au Coeur de Marie de la même manière ; le 3e livre énumère les pratiques de piété provenant de la liturgie et du bréviaire, relève toutes les litanies et prières en l'honneur des Coeurs de Jésus et de Marie que l'Église ait approuvées ; le 4e livre rassemble une vaste documentation bibliographique. L'ensemble, d'une sécheresse un peu juridique mais soutenue d'une intense piété, offre « une vraie somme théologique de cette double dévotion où sont allé puiser largement les écrivains postérieurs » (J. de Guibert, La spiritualité de la compagnie de Jésus, Rome, 1953, p....

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