— 1. Ancien Testament. — 2. Littérature intertestamentaire. — 3. Nouveau Testament. — 4. Époque patristique.

1. Ancien Testament.

1° NOÉ LE JUSTE.

— Beaucoup plus nettement que ses homologues mésopotamiens, le héros biblique du déluge nous est présenté comme un homme juste dans un univers perverti par le péché. La faveur qu'il trouve aux yeux de Dieu contraste avec la menace de disparition pesant sur l'homme à cause du mal qui constitue à longueur de jour « tout le dessein des pensées de son coeur » (Gen. 6, 5-8, J). Sur ce fond de tableau très sombre, le Yahviste (= J) entrevoit une lueur d'espérance dans la grâce accordée à Noé. Il y insiste à nouveau en 7, 1 : « Yahvé dit à Noé : Entre dans l'arche, toi et toute ta maison, car toi je t'ai vu juste devant moi parmi cette génération ». La justice de Noé est signe de son élection bienveillante et promesse d'une nouvelle vie pour l'humanité. Pour la tradition sacerdotale (= P), la justice et l'intégrité de Noé sont affirmées en premier lieu, avant même que ne soit mentionnée la perversité de la terre (6, 9). Il vit en plein accord avec la volonté divine et ses relations avec ses contemporains ne sont entachées 379 d'aucun détour, d'aucune perversion. Comme Hénok, « il marchait avec Dieu » (cf. 5, 22. 24 ; LXX : « Il plut à Dieu »). Cette justice est l'unique vertu mise en avant par Ézéchiel et le livre de la Sagesse (Éz. 14, 14.20 ; Sag. 10, 4 ; cf. Tob. 4, 12). Son obéissance à l'ordre de Dieu en est une excellente illustration (Gen. 6, 22, J ; 7, 5, P). Au coeur du récit, le souvenir de Noé incite Dieu à faire cesser le déluge (8, 1). « L'anthropomorphisme osé souligne de manière impressionnante la liberté de la décision divine en vue du salut » (G. von Rad, Das erste Buch Mose, Göttingen, 1961, p. 106 ; trad. franç., 1968, p. 126).

2° « L'ESPOIR DU MONDE » (Sag. 14, 6).

— Pour J., le premier acte de Noé à sa sortie de l'arche est l'offrande d'holocaustes, action de...

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