— Moine bénédictin, né probablement en Suisse, à Jonschwill (canton de Saint-Gall), vers 840, d'une famille inconnue, Notker fut éduqué et formé à l'abbaye de Saint-Gall, alors centre religieux et culturel fameux, par les moines Ison et Moengal l'irlandais (ou Marcel), ancien abbé de Bangor. Notker devint lui-même maître de l'école claustrale : parmi ses élèves on conserve les noms de Salomon, évêque de Constance (891-920), et de Waldo, évêque de Freising (883-906). Religieux pieux et zélé, affecté d'un défaut de prononciation qui lui valut son surnom (« Balbulus », bègue), hôtelier et bibliothécaire, il laisse une production littéraire assez variée, où la première place revient à des séquences et à des tropes liturgiques. Il s'est particulièrement adonné à la littérature et à la musique. Son érudition était réputée. Ses écrits attestent une culture monastique traditionnelle : Bible, Pères de l'Église, sciences exactes. C'est probablement un des plus grands poètes monastiques médiévaux, qui vécut en pleine décadence de l'empire carolingien. Il mourut à Saint-Gall le 6 avril 912. Il est l'objet d'un culte liturgique local, le 6 avril, et depuis la récente réforme liturgique, seulement le 7 mai (anniversaire de la translation de ses reliques, en 1537). La Vita Notkeri, du 13e siècle, est dépourvue de valeur historique (BHL, n. 6251). Il ne faut pas le confondre avec des homonymes, parmi lesquels Notker le Médecin ou le Physicien † 975, et Notker le Teutonique ou le Lippu † 1022, linguiste important dans l'histoire de la philologie germanique. ŒUVRES. — 1) Liber sequentiarum ou Liber ymnorum : 40 séquences ou tropes liturgiques ; cette oeuvre reprend un travail de jeunesse réalisé avec l'aide de ses précepteurs Ison et Moengal ; la poésie en est simple et contemplative, sans envolées lyriques, et convient bien 449 à la liturgie. Éd. par B. Pez, dans Thesaurus anecdotorum novissimus, t. 1, Augsbourg, 1721, col. 15-42 ; PL 131, 1005a-1026c ; PL 87, 43ab, 50bc ; W. von den Steinen, Notker der Dichter…, cité infra, t. 2, p. 12-90. — Dans les Analecta hymnica medii aevi de G....

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