Auteur : Jean LEBREC.
 
Tome 11 - Colonne 469
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Titre de l'article : NOUVEAU (GERMAIN), poète, 1852-1920.
Début de l'article :
— Comme G. Truc l'a remarqué, les poètes d'inspiration spiritualiste et catholique se comptent par centaines dans le demi-siècle qui va de 1880 à 1930. Ils expriment une nécessité intérieure analogue à celle que le romantisme avait éprouvée après le rationalisme du siècle précédent : une réaction à l'égard des contraintes positivistes du moment. G. Nouveau est un nom qui compte dans ce grand nombre. Si son oeuvre est restreinte et fut difficilement recueillie, elle a son originalité dans le voisinage de celles de P. Verlaine et d'A. Rimbaud. Né dans le Var, au village de Pourrières, en 1852, Germain Nouveau fut élève au petit séminaire d'Aix-en-Provence. L'héritage laissé par ses parents morts prématurément lui permet de monter à Paris en 1872. Il y fréquente les cafés littéraires et commence à écrire. Il se lie avec J. Richepin et Ch. Cros. Il séjourne à Londres en 1874-1875 en compagnie de Rimbaud, puis de Verlaine. C'est l'époque des Premiers vers et des Discours réalistes : mêmes thèmes et même facture que chez ses deux camarades qui sont ses maîtres ; mais les tourments de la chair et de l'esprit, comme la puissance verbale, y revêtent un accent très personnel. Dans le monde des poètes symbolistes, il devient, comme Ch. Guérin et L. Le Cardonnel, disciple d'un Verlaine chef d'école sans l'avoir voulu, symboliste intimiste et déjà errant, osant bientôt lui aussi composer des poèmes chrétiens dans le climat des années 80. En 1878, son patrimoine s'épuisant, à la suite aussi d'une crise mystique provoquée par la visite de la maison natale de saint Benoît-Joseph Labre à Amettes, près d'Arras (il séjourne alors chez la mère de Verlaine, ce dernier y corrigeant les épreuves de Sagesse), Nouveau rompt avec la bohème, obtient un emploi au ministère de l'Instruction publique et compose les 470 poèmes de la Doctrine de l'amour qu'il achève en 1881 et signe du nom d'Humilis ; — la suite de sa vie lui méritera d'être appelé de ses amis « frère Humilis ». Ces poèmes veulent être d'inspiration catholique ; ils exaltent le Christ, la Vierge en vers magnifiques de souffle, de couleur et de sonorité. Mais Nouveau ne s'intéresse encore à la religion que d'une...

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