— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine spirituelle.

1. VIE.

— On ignore le lieu et la date de naissance de Novatien, et pratiquement tout du début de sa vie. En 250 il apparaît soudainement dans l'histoire de l'Église : le pape Corneille donne sur ce point un exposé circonstancié dans une lettre à l'évêque d'Antioche, Fabius (dans Eusèbe, Histoire ecclésiastique VI, 43, SC 41, 1955, p. 153-159). Ordonné prêtre par un prédécesseur de Corneille, probablement par Fabien, Novatien fut à la mort de celui-ci (20 janvier 250) chargé de la correspondance avec Cyprien, évêque de 480 Carthage, au nom du presbyterium romain qui dirigeait l'Église durant la vacance du siège. Trois lettres, conservées dans la correspondance de Cyprien, lui sont attribuées (30, 31, 36) ; elles traitent de la question des lapsi, c'est-à-dire des chrétiens qui avaient renié leur foi durant la persécution de Dèce. Novatien n'admet qu'avec peine, et seulement à l'article de la mort, leur réadmission dans l'Église (Epist. 30, 8, éd. G. F. Diercks, Novatiani Opera, p. 205-206) ; entre-temps, ils doivent s'en remettre à la seule miséricorde de Dieu (Epist. 36 p. 247-250). En mars ou avril 251, Corneille fut élu pape. Comme il se montrait favorable à la réconciliation des lapsi, Novatien l'accusa de laxisme et refusa de le reconnaître ; il se fit consacrer lui-même évêque de Rome par trois évêques d'Italie du sud (cf. Eusèbe, VI, 43, 7-10, SC 41, p. 155-156). La même année, un synode romain excommunia Novatien et son parti, et régla la question des lapsi (ibidem, 43, 2 et 21-22, p. 153 et 158-159). Novatien retombe ensuite dans l'obscurité. H. Koch (art. cité infra) a cru discerner dans le premier chapitre de quelques oeuvres (De cibis, De spectaculis, De bono pudicitiae) des allusions à un exil volontaire durant les persécutions de Gallus, Volusien et Valérien. Socrate (Histoire ecclésiastique IV, 28, PG 67, 540a) assure qu'il mourut martyr sous Valérien (253-259), mais cette affirmation est suspecte en...

[...]