— Au sens propre, la nudité est l'état d'une personne dépourvue de vêtement. L'adjectif nu s'applique aussi en architecture (une surface plane et sans ornement), à un objet (une épée hors du fourreau), à un paysage, etc. Au sens figuré, l'adjectif désigne le contraire de la dissimulation : une vérité nue, un coeur à nu. La nudité par elle-même a une signification positive, ou du moins neutre. Elle peut néanmoins prendre un sens ambigu ou négatif. Par exemple telle qu'elle est pratiquée dans le nudisme, phénomène problématique de notre époque sur lequel il est difficile de porter un jugement global du point de vue moral ; cf. LTK, art. Nacktheit, t. 7, 1962, col. 772-774 (A. Closs, R. Egenter) ; NCE, art. Nudism, Nudity, t. 10, 1966, col. 558-559 (P. J. Kelly, A. Closs, F. J. Montalbano). Le nudisme apparaît dans l'histoire occidentale avec les turlupins, genre de béghards que critique Jean Gerson (Sermo 217, éd. P. Glorieux, t. 5, L'oeuvre oratoire, Paris, 1963, p. 163). Dans la Bible et les écrits rabbiniques, la « privation de vêtement » est le signe d'une « perte d'identité », d'une « liberté aliénée » : ainsi en est-il des captifs, des esclaves, des prostituées, des déments, des morts ensevelis nus (cf. E. Haulotte, Le symbolisme du vêtement dans la Bible, coll. Théologie 65, Paris, 1966, p. 79-89). De nos jours encore, elle est utilisée comme torture, dans les camps de concentration et certaines prisons : technique d'avilissement de la personne humaine, destruction de son inviolabilité par l'imposition systématique d'un état d'humiliation. Le respect du corps (DS, t. 2, col. 2338-2378) est un des éléments fondamentaux de l'éthique naturelle et chrétienne. La découverte de la nudité par Adam et Ève après leur faute marque l'éveil de la concupiscence (cf. DS, t. 3, col. 1347-1348 ; l'interprétation « sexuelle » de ce récit n'est pas cependant commune chez les Pères) ; la nudité désigne aussi la faiblesse de l'homme, la découverte de ses divers besoins ; cf. M. Harl, La prise de conscience de la nudité d'Adam. Une interprétation de Gen. 3, 7 chez les Pères...

[...]

Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 19 pages.