Auteur : Michel DUPUY.
Tome 11 - Colonne 519
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Titre de l'article : NUIT (TÉNÈBRE).
Début de l'article :
— L'obscurité qui entrave l'activité et conduit au sommeil, et l'alternance du jour et de la nuit constituent une expérience humaine universelle. Aussi les symboles auxquels elles donnent naissance et qui permettent à l'homme d'exprimer quelque chose de sa vie intérieure gardent-ils une résonance permanente.
La logique voudrait qu'on distingue la nuit qui s'illuminera à l'aurore et les ténèbres qui demeurent, la nuit comme attente et les ténèbres irréversibles. Ainsi Clément d'Alexandrie appelle-t-il nuit l'ignorance de Dieu que l'Évangile dissipe (ProtreptiqueXI, 114, GCS 1, 3
eéd., 1972, p. 80 ;
PédagogueII, 10, 99,
ibidem, p. 216-217 ;
StromatesV, 5, 29, GCS 2, 3
eéd., 1960, p. 344-345). Mais le vocabulaire n'a pas toujours cette précision, si bien que les deux thèmes, nuit et ténèbres, ne peuvent être disjoints. Une division quadripartite a paru préférable.
Gen.32, 25), que Moïse au Sinaï reçoit la Loi (
Ex.20, 21), du moins selon la traduction des Septante qui a fait de la nuée une ténèbre ; c'est la nuit que Samuel s'entend appeler (1
Sam.3). Jésus passe des nuits à prier (
Luc6, 12). Il invite les serviteurs à veiller ; car l'époux peut surgir au milieu de la nuit (
Mt.26, 6). L'obscurité est au nombre des signes eschatologiques qui annoncent la parousie. Aussi les veillées liturgiques ou solitaires sont-elles fort en honneur, notamment en Orient. Cyrille de Jérusalem les évoque en termes suggestifs : « Qu'y a-t-il de plus favorable à la sagesse que la nuit ? Alors nous songeons souvent aux choses de Dieu. Alors nous pratiquons lecture et contemplation des choses divines. Quand notre pensée est-elle plus attentive à psalmodier et à prier ? N'est-ce pas la nuit ?...
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