— On sait très peu de choses de la vie de Pacifique de la Croix. Né, probablement vers 1650, dans un village du diocèse de Trèves voisin de l'actuelle frontière belge, il étudia d'abord avec le curé de son village, puis au collège des Jésuites de Luxembourg. Il entra vers 1670 au couvent des Carmes d'Arlon, appartenant au vicariat belgo-wallon de son ordre. Ayant reçu les 23 et 24 décembre 1673 la tonsure, les ordres mineurs, le sous-diaconat et le diaconat, il fut ordonné prêtre le 17 février 1674. Après ses études théologiques, vers 1676, Pacifique commença ses prédications à travers les campagnes, tâche qu'il poursuivit une quarantaine d'années. Vers 1688, il fut économe de son couvent et, vers 1700-1703, prieur. Le 5 mai 1703, il fut élu deuxième définiteur du vicariat. Le 30 avril 1706, il assiste au chapitre provincial comme délégué du couvent d'Arlon et y est élu premier définiteur (Rome, Archives des Carmes, II, Wallo-Belgica, Commune 1). On ignore quelle fut la suite de sa vie, comme aussi la date de sa mort. On ne le trouve pas mentionné dans la liste des religieux des divers couvents établie en 1719. Pacifique a laissé des sermons qui remplissent deux gros volumes ; on ne sait s'ils furent imprimés de son vivant ou après sa mort : Sylva spiritualis morum oder Geistlicher Sitten-Wald. Das ist : Hundert und neun Moral-und Sittliche Sontags-Predigen durch das gantze Jahr… (Augsbourg-Graz, Veith, 1719) ; — Sylva spiritualis florum oder Geistlicher Blumen-Wald. Das ist Hundert und viertzig Moral-und Sittliche Feyertagspredigen… (ibidem, 1720). Ces deux ouvrages, d'un millier de pages chacun, furent réédités en 1727 et 1741 ; ils offrent deux caractéristiques principales, leur fond traditionnel et leur simplicité populaire. Pacifique n'hésite pas devant les citations latines de ses autorités tirées des grands auteurs, Pères (Augustin, Ambroise, Jean Chrysostome, Tertullien, Origène, Jérôme, Athanase, Grégoire de Nysse, etc.), médiévaux (Anselme, Bernard, Thomas d'Aquin, Bonaventure, Richard de Saint-Victor, Gerson, Lansperge, Brigitte de Suède, etc.), et modernes (L. Surius, Vincent Ferrier, L. de La Puente, Thérèse d'Avila, Jean d'Avila, Lippomano, Nieremberg, J. Drexelius ; parmi les carmes : J.-B....

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