— 1. Sources historiques. — 2. L'homme. — 3. Les écrits. — 4. Doctrine spirituelle.

1. Les SOURCES HISTORIQUES

qui permettent d'aborder les aspects multiples de la physionomie controversée de Palafox doivent être réparties en trois catégories : celles d'ordre objectif, qui rapportent des faits, les écrits autobiographiques et enfin ceux qui comportent des jugements de valeur émis par des contemporains. Le cadre de la vie extérieure de Palafox est aujourd'hui fort bien connu, grâce aux recherches de G. García, C. de Arteaga et F. Sánchez-Castañer (cf. Bibl.). Lui-même fournit nombre de données dans ses divers ouvrages, notamment dans les Memoriales. Quant aux documents autobiographiques, on peut dire que presque toute la production littéraire de l'auteur comporte ce caractère. Ainsi, sans nul doute, son livre Vida interior, qui a pour sous-titre Confesión y confusión de un pobre y miserable 74 pecador (éd. posthume, Séville, 1691). Palafox justifie ainsi la mise par écrit de ces « souvenirs de misères et de miséricordes » : 1) le premier et principal motif est la gloire de Dieu, dont elles manifestent si bien la bonté à l'égard de ce pauvre pécheur ; 2) puis il y a l'avis de ses confesseurs, qui ont jugé utile et désirable de les voir publiées après sa mort ; 3) il y a aussi son utilité personnelle, ces pages étant un miroir où il voit reflétées les misères de son passé, les miséricordes et grâces par lesquelles Dieu l'en a libéré ; 4) son ardent désir de vivre en crainte et en espérance, appliqué au don total de lui-même, au service de Dieu et du prochain ; 5) et il a la certitude d'avoir entendu au fond de lui-même une voix mystérieuse qui lui disait : « Pourquoi ne pas mettre par écrit mes miséricordes et tes propres misères ? » (Vida interior, ch. 1). Un aveu de ce genre, comme du reste presque toutes les actions de l'auteur, reçut l'approbation de ses admirateurs, mais fut aussi désapprouvé par ceux qui le critiquaient. Les biographies d'allure apologétique apparaissent sans tarder : le bénédictin Gregorio de Argáiz, son confesseur, en écrivit une peu après...

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