Auteur : Pierre MIQUEL.
 
Tome 12 - Colonne 187
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : PARADIS.
Début de l'article :
— I. Dans la tradition chrétienne. — II. Le désir du Paradis.
I. DANS LA TRADITION CHRÉTIENNE
1. DESCRIPTION DU PARADIS.
— Ce mot persan pairidaêza, devenu en hébreu pardès désigne un verger, un parc, un jardin bien arrosé. Plus ou moins synonyme de l'hébreu gan (jardin) et du sumérien eden, le paradis est imaginé de diverses façons. Tantôt comme un enclos, protégé par un cercle de feu, où régnent fraîcheur, lumière et calme (cf. Memento des morts du canon romain : « locum refrigerii, lucis et pacis »), c'est l'oasis ombragée au milieu du désert brûlant : là coulent des eaux fraîches et les arbres sont chargés de fruits (Gen. 1-2). C'est de ce jardin originel que s'inspirent, plus ou moins directement, les jardins bibliques : Cant. 2, 3 ; 4, 12-16 ; 6, 2 et 11 ; Dan. 13 ; Éz. 47, 7-12 ; Apoc. 22, 2. Tantôt c'est un jardin suspendu, une terrasse où l'on accède par degrés (la ziggourat babylonienne) ; d'où le thème de la « scala paradisi » (cf. DS, art. Échelle, t. 4, col. 62-86). Tantôt il s'agit d'une montagne élevée ayant échappé au Déluge et sur laquelle croît une végétation merveilleuse (cf. P. Ortiz de Urbina, Le paradis eschatologique d'après S. Éphrem, OCP 21, 1955, p. 467-472). Le trait commun à ces descriptions est la végétation luxuriante : c'est l'âge d'or, le pays de cocagne, les Champs élyséens ou les Iles Fortunées. Toutes ces descriptions « paradisiaques » hantent l'imagination des hommes depuis les origines ; on les découvre en effet dans la plupart des milieux culturels. Les hommes projettent aux origines et à la fin des temps ce milieu divin dont ils ont la nostalgie et le désir. Ils localisent et « temporalisent » ce qui est un état. Les variations spirituelles seront nombreuses sur ce thème inépuisable. Cependant, ce que la Genèse nous dit du Paradis terrestre ne comporte pas seulement la description d'un jardin merveilleux, mais quelques traits remarquables : la maîtrise sur les animaux...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 32 pages.