— Pierre-Louis Parisis naquit à Orléans, le 12 août 1795, d'une famille de commerçants plutôt modestes. Les circonstances difficiles de sa jeunesse ne facilitèrent pas ses études théologiques, qui sont marquées par les lacunes incontestables d'un autodidacte, d'ailleurs travailleur acharné. Ordonné prêtre le 18 septembre 1819, il est d'abord professeur, puis vicaire à Orléans, où déjà son talent oratoire est remarqué. En 1828, devenu curé de Gien, il rénove la paroisse au spirituel et au temporel. Le 24 août 1834, il est nommé évêque de Langres, et le 12 août 1851, évêque d'Arras. En 1848, le Morbihan l'envoie à l'Assemblée constituante, où il s'occupe des questions sociales, puis à l'Assemblée législative. Il mourut le 5 mars 1866. Pasteur avant tout, une foi totale gouverna ses dispositions, ses décisions, son action. Son âme religieuse, nourrie d'oraison, faisait de la liturgie une prédication. Très attentif aux voies de la Providence, il se montra très attaché à l'Église et à son chef. Caractère grand et austère, dévoué et désintéressé, il savait reconnaître ses « inadvertances ». Intelligence lucide et logique, « volonté peu commune », tempérament de lutteur, autorité consciente, il mena de front une activité considérable de pasteur, d'administrateur, d'orateur, d'écrivain, et même de parlementaire pendant quelques années, sans se préoccuper du surmenage. Au terme, Arras ressentait quelque peu le poids de son autorité. Chez lui, le sens apostolique commanda tout. Il entendit christianiser son peuple, dont la conduite devait répondre à la foi. Dans ce but, il mit en oeuvre une célébration soignée de la liturgie romaine et la rénovation du chant, la formation continue du clergé, dans un cadre spécial au séminaire et par les retraites sacerdotales, les synodes, statuts, rencontres diverses indispensables à l'effort pastoral ; il attira nombre de congrégations religieuses, en créa même de nouvelles, promut l'engagement des laïcs (particulièrement en faveur de la liberté d'enseignement), s'attacha aux visites pastorales ; il mit en relief le rôle éducateur de la femme, l'importance de l'éducation chrétienne des enfants. Cette action considérable alliait l'effort de réflexion aux réalisations matérielles. Parisis favorisa les...

[...]