— Pastorale et vie spirituelle sont indissociables. Elles font corps dans la mesure même où l'union à Dieu, plus que la condition de l'action, en est l'âme. Même si elle doit en user, la pastorale n'est pas affaire de méthodes et de techniques humaines ; elle est d'abord collaboration à l'oeuvre de Dieu. Nous proposerons seulement ici quelques réflexions inspirées par l'expérience de l'action pastorale dans le monde actuel. Le thème, par ailleurs, est connexe avec ceux qu'on trouve traités dans les art. Apostolat et vie intérieure (DS, t. 1, col. 773-790), Évangile (annonce de la Bonne Nouvelle, t. 4, col. 1745-1772, surtout 1765-1772), Ministères (t. 10, col. 1255-1267), Mission (Écriture, t. 10, col. 1349-1371) et Pasteur (supra).

1. MISSION ET PASTORALE.

— Au sens strict, la pastorale — dont la théologie pastorale fait son objet — désigne le ministère de la hiérarchie auprès des fidèles dont elle a la charge et sur lesquels elle exerce son autorité, en vertu des pouvoirs conférés par le sacrement de l'Ordre. Cette conception traditionnelle a été confirmée par le concile Vatican II. Le pape est « le pasteur plénier et immédiat de tous les fidèles » (Christus Dominus, n. 2). L'évêque est le pasteur de son diocèse (n. 11), le curé celui de sa paroisse (n. 30). Participant à l'unique sacerdoce du Christ Pasteur éternel, ils sont envoyés pour continuer son oeuvre (n. 2). Les pasteurs exercent dans l'Église une triple fonction : enseignement (cf. art. Magistère, DS, t. 10, col. 76-90), sanctification (sacerdoce) et gouvernement (royauté). La fonction de gouvernement, qui doit maintenir l'unité de l'Église, correspond plus précisément à la fonction pastorale. On convient cependant que cette dernière englobe les deux autres. On accorde même la priorité à l'annonce de l'Évangile, si bien que la pastorale, en définitive, est mise au service de l'évangélisation. 377 Cette conception « hiérarchique » date des premiers traités de théologie pastorale et reflète l'ecclésiologie de leur temps (cf. les articles Diaconat, DS, t. 3, col. 799-817 ;

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