— L'homme manifeste ses sentiments dans ses rapports avec ses semblables, non seulement par des paroles, mais aussi par des gestes : génuflexions et inclinations font partie des manières de saluer (art. Salutations, dans Encyclopaedia britannica, t. 19, Chicago, 1962, p. 903-904). De tout temps, l'homme a utilisé ces gestes dans ses relations avec Dieu : il manifeste ses sentiments, dans son culte public et dans sa prière individuelle, par des inclinations, des génuflexions, des prostrations, ou des métanies, etc. Il existe une forme particulière à l'Orient, la métanie. On distingue la μιϰρὰ μετάνοια ou petite inclination qui consiste à s'incliner profondément en portant la main droite jusqu'à terre, et la μεγάλη μετάνοια ou grande prosternation que l'on fait en ployant les genoux de façon à pouvoir poser les deux mains à terre, ou bien en s'agenouillant et en baisant le sol (L. Clugnet, Dictionnaire grec-français des noms liturgiques en usage dans l'Église grecque, Paris, 1895, p. 99). C'est l'usage et le sens spirituel de ces gestes que nous 214 nous proposons d'étudier. — 1. Signification spirituelle, — 2. Usage et sens liturgiques. — 3. Dans la dévotion privée.

1. SIGNIFICATION SPIRITUELLE

Tout geste accompli par l'homme dans ses relations avec la divinité a une valeur religieuse et un sens spirituel. Que signifient la génuflexion et l'agenouillement pour le croyant et, en particulier, pour le chrétien ?

1° Les gestes.

— Ces gestes sont des actes extérieurs d'adoration, d'humilité, de pénitence.

1) Geste d'adoration.

— La génuflexion est le geste naturel de l'adoration. « Non ut inflexo genu regnantem adores petimus » (Sénèque, Hercule furieux, 410-411 ; éd. L. Herrmann, coll. Budé, Paris, 1924, p. 18). Dans certaines langues le geste et l'idée d'adoration sont exprimés par le même mot. En égyptien, l'homme à genoux est un hiéroglyphe de l'adoration (H. Sottas et E. Drioton, Introduction à l'étude des...

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