— Le Typikon du monastère de « La Mère de Dieu Bienfaisante » (τῆς Εὐεργετίδος), rédigé par son second higoumène Timothée (éd. et trad. franç. par P. Gautier, dans Revue des études byzantines, t. 40, 1982, p. 5-101), nous apprend que ce monastère fut fondé en 1049 par Paul, homme d'une certaine aisance et cultivé, dans une maison de campagne qui lui appartenait (sans doute à 3 km environ des murs de Constantinople, vers l'ouest). Paul mourut cinq ans après, le 16 avril 1054. Jusqu'alors peu peuplé et formé de simples cabanes, le monastère se développa dans la suite sous l'impulsion de Timothée. 563 Paul de l'Évergétis est surtout célèbre par le Florilège monastique qu'il rédigea et qui reçut dans la suite le nom d'Evergétinon. L'ouvrage a été déjà présenté globalement par M. Richard, art. Florilèges, DS, t. 5, col. 502-503 (repris dans Opera minora, t. 1, Turnhout-Louvain, 1976, Opus 1, sans pagination). L'inventaire des sources, esquissé par M. Richard, serait à préciser, spécialement en ce qui concerne le Gérontikon ; le florilège est en effet la source grecque la plus abondante de la collection alphabético-anonyme des Apophtegmes : inventaire détaillé des références dans les tableaux établis par L. Regnault, Les Sentences des Pères du désert, Troisième recueil et tables, Solesmes, 1975, p. 201-288 et 302-304 (3e colonne, sous le sigle PE). La diffusion de l'Évergétinon est attestée par les nombreux mss qui le contiennent intégralement ou en partie (cf. DS, t. 5, col. 503) ; édité à Venise en 1783 (par Macaire de Corinthe et Nicodème l'hagiorite, cf. DS, t. 10, col. 10-11 ; t. 11, col. 235), il a été plusieurs fois réimprimé : Constantinople, 1861 ; Athènes, 1900, 1901, et récemment en 4 vol., 1957-1966. Ce succès, maintenu jusqu'à nos jours, ne s'explique pas seulement par le choix des textes recueillis mais encore par l'organisation de l'ouvrage, oeuvre propre de Paul. Le travail exigé par la constitution d'un tel ensemble a pu difficilement trouver place dans les courtes années de la vie monastique ; on peut penser qu'il en avait élaboré le...

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