— Selon la Chronique de l'évêque espagnol Hydace (73, éd. A. Trannoy, SC 218, 1974, p. 124 ; commentaire, SC 219, p. 55), l'évêque Paulin de Béziers fit dans une lettre le récit de « signes terrifiants » survenus dans cette ville en 418-419. Cette lettre semble perdue. Mais G. Schenkl conjecture que ce Paulin pourrait être l'auteur de l'Epigramma S. Paulini, conservé dans le Paris. B.N. lat. 7558 (9e s.), à la suite de l'Aletheia de Marius Victorius (cf. DS, t. 10, col. 623-624) ; il a édité les deux ouvrages en CSEL 16, 1888, p. 335-498 et 499-510. L'éd. princeps de Marius Victorius par Jean de Gagny (Lyon, 1536), basée sur un ms de Lyon aujourd'hui perdu, faisait de ce poème le livre IV de l'Aletheia ; cette erreur s'est répétée dans les éd. suivantes (sauf celle de G. Morel, Paris, 1650) ; en PL 61, 969-972, le poème est intitulé De perversis suae aetatis moribus ad Salmonem Abbatem (ces deux derniers mots du titre sont erronés). L'attribution à Paulin de Béziers n'est pourtant pas certaine (cf. Schenkl, CSEL 16, p. 502 ; corriger en ce sens l'affirmation émise en DS, t. 10, col. 624). Elle trouverait un appui dans la correction introduite par Schenkl au v. 105 : « ad » Tecumque (le ms donne tecumque) ; il s'agirait du Tech, rivière du Roussillon, région proche de Béziers ; mais cette correction est injustifiée (cf. É. Griffe, cité infra, p. 194, n. 9). Quel que soit son auteur (le nom de Paulinus est fréquent à l'époque ; Gennade, De viris illustribus 69, éd. E.C. Richardson, TU 14/1, Leipzig, 1896, p. 85, attribue à un certain Paulin divers écrits non identifiés jusqu'ici) et malgré sa brièveté (110 hexamètres), L'Epigramma est un document intéressant sur la situation de l'Église dans la Gaule méridionale après l'invasion des Vandales et des Alains (vers 410). Le poème raconte un entretien entre un certain Salmon et deux moines, le chef du monastère et un autre nommé Thesbon. Salmon affirme que les destructions de l'invasion n'ont pas rendu les hommes meilleurs 589 ; le vrai mal est à l'intérieur....

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