— Les écrits de Paulin permettent de situer sa vie dans l'histoire, mais en laissent ignorer les détails. Il compose la vie versifiée de saint Martin (cf. DS, t. 10, col. 687-694) au moment où Perpetuus, évêque de Tours entre 461 et 491, fait construire la nouvelle église en l'honneur du saint, avant 470. Plusieurs mss la donnent sous le nom de Paulini petricordiae, c'est-à-dire « de Périgueux » ; c'est dans cette ville qu'il vécut, probablement comme rhéteur, mais il n'en fut jamais l'évêque (cette hypothèse repose sur une fausse interprétation de la formule « per Domninissimum meum diaconum » de la lettre d'envoi des carmina minora à Perpetuus ; elle doit se traduire : « par mon cher Domnissimus, diacre », et non : « Par mon diacre… » ; aucun Paulinus ne figure sur la liste des évêques de Périgueux à cette date). Dans le De uisitatione nepotuli, il se dit déjà âgé (v. 79) ; il semble encore vivant cependant vers 477-478, d'après une 605 lettre de Sidoine Apollinaire à Perpetuus qui parle de lui (Lettres VIII, 11, 2, éd. et trad. A. Loyen, Paris, 1970, t. 3, p. 110). Paulin doit donc être né vers le début et mort vers la fin du 5e siècle. La Vita sancti Martini, en vers hexamètres, comporte six livres. Les trois premiers suivent la Vita de Sulpice Sévère, les deux suivants ses Dialogi ; quant au livre VI, il met en vers une série de miracles opérés par Martin, et dont le récit lui a été transmis dans une charta, aujourd'hui perdue, de Perpetuus. A quoi s'ajoutent deux courts récits, précédés d'une lettre d'envoi : De visitatione nepotuli sui (80 hexamètres, récit de la guérison de son neveu et de l'épouse de celui-ci, par l'intervention indirecte de Martin) ; De orantibus (25 hexamètres), pièce destinée à être gravée à l'entrée de la nouvelle église pour inviter les pèlerins à mettre toute leur confiance dans l'intercession du saint ; une pièce du même genre avait été demandée par Perpetuus à Sidoine Apollinaire, qui l'a transcrite dans une lettre (IV, 18, 4 ; éd. Loyen, t. 2, p....

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