— Né à Huy (Belgique) le 15 juin 1587, Gautier Paullus étudia les humanités à Maestricht et la philosophie à Louvain. Reçu dans la Compagnie de Jésus par Bernard Olivier à Bruxelles, il fut envoyé à Rome pour y faire son noviciat à Saint-André, où il fut reçu le 25 novembre 1603. Ayant brillamment revu sa philosophie (1605-1607), il fit aussitôt sa théologie, fut ordonné prêtre (1611) et passa quelques mois à l'Académie ecclésiastique que venait de fonder Claude Aquaviva. Envoyé en 1612 dans sa province gallo-belge, il enseigna la philosophie au collège d'Anchin à Douai jusqu'en 1618 ; après un bref troisième an à Tournai, il fut préfet général à Douai et y fit sa profession (8 septembre 1620). Il occupa ensuite la chaire de controverse au collège wallon de Saint-Omer (1620-1624). Docteur en théologie, il l'enseigna à Douai (1624-1631) puis à Vienne pendant dix ans, y séjournant une onzième année comme préfet général. En 1642, le supérieur général de la Compagnie l'appela à Rome comme censeur des livres à paraître. En 1647, il fut demandé comme confesseur par le duc de Bouillon, frère du maréchal de Turenne, qui se trouvait alors à Rome ; il l'accompagna à Paris et résida à la maison professe. Le duc ayant été exilé à la suite de la Fronde, Paullus dut quitter la France et se fixa à Douai, où il fut préfet des études jusqu'en 1666. Il y mourut le 17 avril 1672. Nous ne mentionnons pas ici ses ouvrages philosophiques et théologiques (cf. Sommervogel) et ne retenons que sa veine poétique. Il écrit en latin, la plupart du temps en vers, utilisant aussi bien la poésie métrique que la rythmique. Ce « Catulle chrétien » publie des recueils centrés sur divers thèmes, comme l'Eucharistie nourriture de l'âme et principe d'union au Christ, les douleurs de Marie, avec une consécration à son coeur qui évoque déjà Grignion de Montfort. Le Canticum novum animi salientis a mundo…, a seipso ad Deum, sorte de théologie spirituelle inspirée des Exercices ignatiens, révèle une tendre dévotion au Coeur du Christ à travers celui de Marie, Ecclesiae exordium, qui en est la copie parfaite. Souvent réédités en divers lieux, ces recueils poétiques, dont le style est parfois assez contourné, manifestent déjà la dévotion au Coeur de...

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