— Les études qui composent cet article s'intéressent essentiellement au problème de la pauvreté chrétienne devant la 614 richesse, au rapport du pauvre et du riche ; la pauvreté dans les ordres religieux n'est pas au centre de leur visée, même s'il en est traité ici ou là. La dernière étude présente la doctrine de la pauvreté spirituelle de l'homme devant Dieu à partir des auteurs rhénans et flamands. — I. Écriture sainte. — II. Pères de l'Église et premiers moines. — III. Moyen âge. — IV. Vingtième siècle. — V. Pauvreté spirituelle.

I. ÉCRITURE SAINTE

1. Ancien Testament.

1° VOCABULAIRE.

— 1) L'hébreu parle peu de pauvreté mais beaucoup des pauvres, selon la tournure concrète de la pensée sémitique. Une série de termes sont utilisés à cet effet, chacun possédant sa nuance propre. a) canî et canaw (le singulier du second terme ne figure qu'en Nomb. 12, 3) se rattachent à la racine cnh dont le sens général paraît être celui d'infériorité, plus précisément de fléchissement (Is. 31, 4 ; 53, 7). De la sorte, le canî (80 fois dans l'Ancien Testament, avec prédominance dans le psautier et chez les prophètes) est avant tout l'homme courbé, abaissé, opprimé. Le mot parent canaw (25 fois, surtout dans les psaumes), sans doute de formation plus récente, n'offre pas de différence absolue en regard du terme précédent avec lequel les copistes l'ont souvent confondu. Il tend cependant à revêtir une signification plus directement morale et religieuse (nuance « humble »). Aux termes concrets qu'on vient de mentionner il faut ajouter l'abstrait conî, de la même racine que canî et canaw, et désignant l'oppression,...

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