Auteur : André A. DEVAUX.
 
Tome 12 - Colonne 865
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Titre de l'article : PÉGUY (CHARLES), 1873-1914.
Début de l'article :
— 1. Vie et oeuvre. — 2. Itinéraire intellectuel et spirituel. — 3. Pensée religieuse.
1. VIE ET ŒUVRE.
— Fils de la « sévère et sérieuse » Orléans, Charles Péguy y naquit le 7 janvier 1873, dans une famille pauvre. Son père, Désiré Péguy, ouvrier menuisier, devait mourir, dès le 18 novembre 1873, des suites de son engagement parmi « les mobiles du Loiret qui firent le siège de Paris ». Sa mère, Cécile Quéré, gagnait le pain du foyer en rempaillant des chaises. Charles fut élevé par deux femmes : sa mère et sa grand'mère, Étiennette Quéré. A celle-ci le poète dédiera sa Chanson du Roi Dagobert en ces termes : « A la mémoire de ma grand'mère paysanne, qui ne savait pas lire et qui première m'enseigna le langage français ». Dans Pierre, commencement d'une vie bourgeoise, esquisse inachevée d'autobiographie, Péguy, dont le second prénom était Pierre, évoque « l'épaisse maison » où se déroula son enfance orléanaise et il confesse : « Je commençai de bonne heure à travailler, et cela me faisait un très grand plaisir. Je n'aimais pas beaucoup jouer parce que cela n'est pas utile et même n'est guère amusant ». A six ans, il entra à l'école primaire, annexe de l'École normale d'instituteurs du Loiret. Il y fréquente ceux qu'il nommera les jeunes « hussards noirs de la République ». Bientôt, il va suivre les leçons du catéchisme en sa paroisse Saint-Aignan. Plus tard, il affirmera qu'à douze ans, « les jeux sont faits » et aussi qu'en matière de religion, il ne sait vraiment que ce qu'il y avait en son catéchisme d'enfant. Il a onze ans quand, en octobre 1884, il entre à l'École professionnelle d'Orléans et son destin semble alors fixé mais, grâce à la vigilance de M. Naudy, le directeur de l'École normale, qui l'avait remarqué et lui avait obtenu une bourse municipale de demi-pensionnaire, il est admis, à la rentrée de Pâques 1885, au Lycée d'Orléans, où il se révèle excellent élève. En octobre 1891, il va préparer le concours de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm au Lycée Lakanal. Ayant échoué au concours de 1892, il fait son service militaire dans...

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