— Le terme même de pénitent a revêtu à l'époque médiévale des significations diverses et il n'est pas toujours aisé d'en définir le contenu avec précision. Au sens large, on désigne sous ce nom l'ensemble des laïcs qui ont cherché à mener une vie pieuse (laici religiosi) sans adopter pour autant l'état monastique : reclus et recluses, siècle, la législation ecclésiastique devient à peu près muette au sujet des pénitents. Cela ne signifie pas pour autant qu'ils aient disparu et certains actes 1011 béguins et béguines, membres des tiers ordres, vierges et veuves vouées au Seigneur, etc. Selon une acception plus restreinte, il s'applique parfois aux seuls membres de l'Ordo de poenitentia qui est apparu et s'est structuré dans un certain nombre de régions d'Occident, et tout particulièrement en Italie, à la fin du 12e et au 13e siècle. En fait, même si l'on privilégie l'étude de cette forme originale de vie religieuse, il est impossible de la séparer du contexte général dans lequel elle s'inscrit, qui est celui d'une aspiration largement répandue au sein du laïcat à définir une spiritualité et des formes de vie chrétienne adaptées à sa situation spécifique dans le monde et dans l'Église. Aussi la notion d'état pénitentiel recouvre-t-elle toute une série d'expériences tant individuelles que communautaires dont les contours sont d'autant plus difficiles à cerner qu'elles ont souvent laissé peu de traces documentaires et que nombre d'entre elles ont abouti à la fondation d'ordres religieux qui ont évolué ensuite dans un sens très différent. C'est dire toute la complexité d'une question dont certains aspects demeurent obscurs mais qui a connu, au cours des dernières décennies, un important renouvellement sur le plan historiographique. — 1. Jusqu'au 12e siècle. — 2. Du 13e au 15e siècle. — 3. La spiritualité pénitentielle.

1. De l'Antiquité au 12e...

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