— Originaire du royaume de Valence, né à Muchamiel (Alicante), Tomás Pérez fit profession en janvier 1704 au couvent des Augustins de Játiba, dont Agustín Bella était alors prieur. Cinq ans plus tard, il était « lector de provincia », ce qui semble montrer qu'il avait déjà fait quelques études avant de se faire religieux. Maître ès arts, il est maître en théologie de l'université de Valence en 1715 ; il fut régent des études au couvent San Agustín de cette ville, puis à Nuestra Señora del Socorro et au collège San Fulgencio. Il mourut à Valence le 24 octobre 1755. Mis à part des livrets de dévotion, en particulier en l'honneur de l'Image de la Vierge « de Aguas vivas », Pérez a laissé deux ouvrages de spiritualité. La Vida de la V.M.S. Beatriz Ana Ruiz (Valence, 1744, 686 p. in-fol.) utilise une relation autobiographique dictée par cette religieuse augustine (1666-1735) à Miguel Pujalte qui lui servit de secrétaire ; elle est divisée en deux parties, la vie et l'enseignement spirituel. Pérez cite Pujalte, puis le commente abondamment, en particulier dans la seconde partie, qui est organisée en 65 « visions » ou « doctrines ». Bien que, selon le titre de l'ouvrage, Pérez veuille éclairer ses lecteurs afin qu'ils puissent « courir dans la voie du devoir et de la dévotion chrétienne sans y trébucher dans l'illusoire quiétude des molinosistes et des faux alumbrados », il semble ne faire aucune réserve quant au caractère surnaturel des visions et à la mystique symbolique de la soeur Ruiz, parfois passablement obscure ; les censeurs de même. Le style est affecté, gongoriste. Cependant Pérez fait preuve d'une bonne connaisance des grands spirituels, et des plus classiques. On doit encore à Pérez une Disertación dogmatico-mística (Valence, 1753) qui conteste, à propos de la consumada purgación o mortificada mística, l'enseignement de Vicente Calatayud dans son Divus Thomas cum Patribus et Prophetis locutus (5 vol., Valence, 1744-1752 ; cf. DS, t. 2, col. 18-19) ; celui-ci répondit par La Verdad acrisolada (Valence, 1753) et Pérez soutint son point de vue dans Visura de la Verdad acrisolada, qui resta manuscrite. M. Serrano y Sanz, Apuntes para una Biblioteca de...

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