— Cet article ne traite pas de la « persévérance finale », c'est-à-dire de la faveur qui, à notre dernier moment, nous fait mourir en état de grâce. C'est le don qui, par excellence, dépend de Dieu, celui qui couronne tous les autres et qui, prédestinés, nous fait transiter dans la gloire. « Celui qui tiendra jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé » (Mt. 10, 22). Il faut toutefois endurer l'épreuve de la vie pour 1179 recevoir la couronne (Jacq. 1, 12). La récompense finale sanctionne une longue et pénible persévérance (Mt. 5, 10-12), telle la vigilance du serviteur qui attend le maître aussi longtemps qu'il faut (Luc 12, 37-38). « Faites effort pour que Dieu vous trouve dans la paix, nets et irréprochables » (2 Pierre 3, 14). « Qu'ils se reposent de leurs labeurs, car leurs oeuvres les suivent » (Apoc. 14, 13). On constate donc que la persévérance finale et la persévérance dans le temps sont liées, comme la gloire l'est à la grâce et à la fidélité, comme la félicité vient illuminer enfin l'endurance de Job (Jacq. 5, 11). L'oratorien Jean Le Jeune proclame : « La persévérance est le sceau des belles actions, le caractère des prédestinés, la marque des héritiers de Dieu, la veille de la béatitude, la dernière disposition de la gloire céleste et l'embouchure de l'éternité bienheureuse » (Sermon 284, éd. de Lyon, t. 10, 1826, p. 172). Nous nous attachons ici à la persévérance dans le temps et la durée. Aussi, après une brève enquête dans l'Écriture, essayons-nous de comprendre la persévérance à travers la tradition spirituelle, pour mieux discerner ensuite comment elle se distingue de la patience et de la constance. 1. Écriture. — 2. Tradition spirituelle. — 3. Persévérance, patience, constance.

1. ÉCRITURE.

— Le mot grec qui exprime la persévérance est hypomonè. Cet unique vocable comprend diverses acceptions en français. Il ne faut pas le confondre avec l'assiduité (Actes 1, 14 ; 2, 42). Souvent, on l'utilise pour parler de la patience. « Avec patience, supportez-vous les uns les autres dans...

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