— Né à Beaufort-en-Vallée (Maine-et-Loire), le 3 septembre 1653, Jean Phelipeaux entra dans la cléricature ; il devint docteur de Sorbonne, le 27 octobre 1686. Bossuet, qui l'avait remarqué, l'attira à Meaux. Il fut le précepteur de son neveu Jacques Bénigne, le futur évêque de Troyes. Bossuet le nomma trésorier de sa cathédrale, son unique vicaire général (1690), son official et le supérieur de plusieurs communautés religieuses. En 1696 il accompagna l'abbé Bossuet à Rome. Il s'y trouva au moment où Fénelon demandait au Pape de se prononcer sur Les Maximes des saints. Il s'engagea très activement dans l'affaire et travailla à la condamnation de l'archevêque de Cambrai. De retour à Meaux, Phelipeaux reprit ses fonctions. Après la mort de Bossuet en 1704, son successeur, le cardinal de Bissy, adopta à son égard une attitude réservée. Il mourut le 3 juillet 1708. Phelipeaux s'intéressait à la direction de conscience et à l'histoire. Il rédigea des Discours en forme de méditations sur le sermon de Notre-Seigneur sur la montagne (édition posthume à Paris, Brunet fils, 1730). Ils avaient été écrits à l'intention des personnes qui s'adressaient à lui pour leur conduite. Selon l'auteur, le sermon sur la montagne est comme l'abrégé de toute la morale chrétienne. Il passe en revue les béatitudes, dans l'ordre même de l'Évangile, définit avec soin la nature de chacune de ces béatitudes, et montre leur différence, voire leur opposition, avec l'esprit du monde. Assez typique à cet égard est le commentaire sur la Miséricorde (p. 77-87). Après les béatitudes, Phelipeaux étudie en détail les autres parties du sermon, utilisant beaucoup les Pères de l'Église, en particulier Jean Chrysostome. Dans l'ensemble, il s'agit plutôt d'un ouvrage de morale que de spiritualité : il faut accomplir les obligations qui s'imposent strictement. Cependant, il n'y a rien de spécifiquement janséniste dans le volume, qui entre dans tout un courant moraliste, très répandu dans la France du temps. Phelipeaux avait préparé une histoire des évêques de Meaux des origines à la mort de Mgr H. de Ligny † 1681. Elle ne fut pas imprimée, mais servit de base à celle de Dom Toussaint Duplessis (2 vol., Paris, 1731). L'affaire quiétiste...

[...]