— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Théologie spirituelle.

1. VIE.

— Esprit Julien est né à Malaucène (Comtat Venaissin, alors état pontifical), le 19 juillet 1603. Ses parents furent Jean Julien, capitaine connu des guerres de religion, et Gabrielle de Baldony, descendante d'une famille de Césène. Il fit ses premières études au collège des Jésuites d'Avignon, puis à celui de Carpentras, où il se lia d'amitié avec François Adhémar de Monteil de Grignan, futur archevêque d'Arles. Sa dévotion à Marie, à laquelle il avait été voué durant une grave maladie d'enfance, orienta sa vocation vers le Carmel thérésien. Ayant revêtu l'habit du Carmel au couvent de Lyon le 2 septembre 1620, il prit le nom de Philippe de la Trinité et émit ses voeux le 8 septembre 1621. En 1622 il fut envoyé à Paris pour y faire ses études philosophiques et théologiques. En 1626, les supérieurs l'assignèrent au séminaire des Missions, alors installé au couvent Santa Maria della Vittoria, à Rome ; on y initiait les futurs missionnaires aux langues qui leur seraient nécessaires. Philippe y connut Dominique de Jésus-Marie (DS, t. 3, col. 1532-34) dont il écrira la vie. Le 8 février 1629 avec deux autres religieux il partit pour la Perse. Son voyage le mena de Naples à Malte, Crète, Chypre, Alexandrette, Alep, Bagdad, Ispahan, où il séjourne neuf mois (9 août 1629-19 mai 1630), et enfin Bassora où il reste quinze mois. Ayant reçu l'ordre de gagner Goa pour y enseigner philosophie et théologie, il y arrive le 30 novembre 1631. Il y restera près de huit ans ; supérieur, il admit dans l'ordre le futur martyr Denis de la Nativité en 1634. En 1639, il retourne en Europe, surtout pour porter à la Congrégation romaine De propaganda fide les actes authentiques du martyre 1326 de Denis et de son compagnon. Après bien des étapes, il arriva par terre à Alep, visita la Terre sainte durant un mois, prit la mer vers Malte ; de là son navire ne put gagner l'Italie et le débarqua à Alicante le 20 décembre 1640. Philippe gagna alors Rome par Valence, Saragosse, Marseille ; il y travailla au procès de béatification des deux martyrs. Retourné à Marseille, il fut nommé professeur de théologie à Lyon. C'est alors qu'il commença la...

[...]