— On sait peu de choses de la vie de Philippi en dehors des mentions de quelques documents. Il est né vers 1435 à Kirchoffen, près de Fribourg-en-Brisgau et il est mort à Bâle après 1510. Bachelier puis maître en théologie de l'université de Bâle, il fut curé de l'église Saint-Pierre de cette ville où il enseigna aussi l'Ecriture 1332 sainte. En 1510 il est mentionné comme chanoine de la cathédrale, mais on ignore quand il mourut. On trouve sa signature à la date du 10 avril 1486 dans un acte de donation en viager aux frères de la vie commune à Zwolle aux Pays-Bas. C'est dire qu'il faut replacer ce personnage, ou plutôt ses écrits dans le mouvement de la devotio moderna et dans celui d'une « Préréforme » en milieu germanique à la fin du 15e siècle, à Strasbourg autour de Wimpfeling † 1528 ou de Geiler de Kaysersberg † 1510, comme à Bâle où l'ancien prieur de Sorbonne Jean Heynlin † 1496 (DS, t. 7, col. 435-37) s'était retiré en 1486 à la Chartreuse, et où Sébastien Brant † 1521, auquel Philippi était lié, enseignait. Les deux oeuvres majeures de Philippi vont dans la double direction indiquée par les esprits les plus religieux de son temps : une pédagogie de la dévotion personnelle et une exhortation à la réforme des moeurs dans l'Église. Le Praecordiale devotorum, appelé aussi plutôt Praecordiale sacerdotum, fut d'abord imprimé à Strasbourg en 1489, et réédité ensuite à plusieurs reprises à Bâle, Deventer, Zwolle et Paris, ce qui est d'ailleurs très caractéristique de la diffusion géographique de la dévotion moderne à la fin du 15e siècle, à mesure que les congrégations qui la propageaient s'étendaient. Il y a une traduction française de ce manuel de méditations méthodiques : Le sentier et l'adresse de dévotion et contemplation publié à Toulouse ; le nom du dédicataire, Antoine du Prat, alors évêque d'Albi, et celui de l'imprimeur Jacques Colomiès, permettent d'en fixer la date autour de 1529. Le but de cet ouvrage, un peu composite, est d'orienter les coeurs des prêtres vers la dévotion avant qu'ils ne s'approchent de l'autel pour célébrer l'eucharistie. En effet, comme la Préface le déplore, il y a...

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