Auteur : Claude BRUAIRE.
Tome 12 - Colonne 1377
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Titre de l'article : PHILOSOPHIE ET SPIRITUALITÉ.
Début de l'article :
— La réflexion ici présentée ne veut être qu'un libre essai.
Quelle que soit la tradition particulière dont elle est héritière, quelles que soient ses références doctrinales, la spiritualité signifie une manière d'êtrede l'existence par et selon l'
esprit, une « vie spirituelle » entretenue dans la vie naturelle et qui se sait irréductible au langage comme aux actes caractérisant le comportement humain. Spécialement, quand elle se dit inséparable de l'invocation religieuse, la spiritualité signifie que la parole de foi, pour ne pas s'épuiser en des mots insignifiants, exprime l'esprit qui l'anime, est relation de l'esprit à l'Esprit. Mais, précisément, selon certains philosophes, ces vocables d'esprit, de vie spirituelle sont couramment entendus comme des termes vides de sens, relégués dans une préhistoire d'ignorance. Ils sont assignés à l'intériorité, au repli sur soi, au vide intime qu'emplissent les pulsions du corps et ses phantasmes, à la vie réfugiée dans une subjectivité douteuse, abstraite du monde de la nature et de l'histoire, désertant l'expression et l'action. Tel est le jugement de la modernité. Dès lors que l'être a pour mesure le phénomène observable, identifiable et vérifiable,
l'esprit n'a pas d'êtreet ne désigne que la conscience vide et son arrière monde inconscient. Par suite, la « spiritualité » peut bien invoquer ses maîtres, ses écoles, ses sectes qui relèvent de la sociologie, elle ne réserve aucune réalité de l'existence et n'est qu'un terme usé et suspect du vocabulaire préscientifique. Il est cependant remarquable qu'une telle révocation
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