— Nos connaissances sur ce saint, proclamé Docteur de l'Église par Benoît XIII en 1729, ont beaucoup progressé grâce surtout aux recherches d'Alejandro Olivar, bénédictin de Montserrat (Los Sermones…, 1962 ; éd. critique dans CCL, 1975-1982) ; nous les utiliserons largement. — 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine.

1. VIE.

— Les renseignements sur Pierre de Ravenne sont, pour la plupart, tardifs et mal assurés. Le Liber ou Codex pontificalis ecctesiae Ravennatis (éd. O. 1542 Holder-Egger, MGH Scriptores rerum langobardicarum et italicarum, Hanovre, 1878, p. 289-91, 310-15 ; éd. A. Testi Rasponi, coll. Rerum Italicarum Scriptores, t. 2/3, Bologne, 1924, p. 70-76, 138-54, notes abondantes), rédigé vers 850 par Andreas Agnellus, doit être utilisé avec précaution : il dédouble en effet le personnage en deux évêques homonymes (Pierre I et Pierre II) et ajoute maints détails dans un but apologétique, ainsi la désignation laborieuse de Pierre II comme évêque par le pape Sixte III (432-440) et l'attribution de l'épithète Chrysologue (parole d'or), qui répond visiblement au désir de donner à l'Occident un émule de Jean « Chrysostome » en Orient. De rares allusions dans les Sermons permettent cependant d'établir quelques points de repère. A l'occasion de la consécration de Projectus comme évêque de Forumcorneliense (aujourd'hui Imola), Pierre dit que l'évêque de cette ville, Cornelius, « fut son père dans la foi, son éducateur spirituel, l'offrit et le consacra au service des autels » (S. 165). D'autre part, son épiscopat coïncide avec la présence à Ravenne de l'impératrice régente Galla Placidia et de son fils Valentinien III (S. 130, 2 ; 85 ter, 2). En outre, la Lettre à Eutychès (cf. infra) fut écrite avant le concile de Chalcédoine, probablement autour de Noël 448 (Los Sermones, p. 93). On peut donc conjecturer que Pierre était originaire d'Imola (35 km à l'ouest de Ravenne), où il naquit dans le dernier quart du 4

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