Auteur : LOUIS-MARIE.
Tome 12 - Colonne 1626
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Titre de l'article : PIERRE DE LA MÈRE DE DIEU, carme déchaussé, 1610-1683.
Début de l'article :
— Abraham Bertius naquit en Hollande, à Leiden, le 25 mars 1610, de Pierre Bertius et de Anne-Marie Kuschelin.
Son père, disciple aimé de l'humaniste Juste Lipse, était un des espoirs de la faculté de théologie calviniste. Ayant combattu les thèses de Gomar à Dordrecht, il fut condamné par le synode de Leiden et dut se réfugier en France. Accueilli à Paris, il obtint la charge de géographe royal. En 1620, il abjura le protestantisme. Sa femme et ses six enfants vinrent le rejoindre et renoncèrent eux aussi à la religion réformée.
Trois des fils devaient entrer chez les Carmes déchaussés récemment implantés dans le royaume. L'aîné, Abraham, y reçut le nom de Pierre de la Mère de Dieu. Il fit profession au noviciat de Charenton le 29 juin 1628 ; ses frères Paul de Jésus-Marie (1612-1643) et César de Saint-Bonaventure (1615-1662) respectivement les 1erjuillet 1629 et 18 juillet 1632. Tous trois devaient se dépenser sans compter dans l'apostolat des missions. Pierre pour sa part passa vingt-neuf ans en Hollande où son frère César l'avait précédé. La possibilité pour des prêtres catholiques, émigrés notamment, de rentrer dans les « États » avait été offerte à l'occasion de la présence de mercenaires français et wallons qui participaient à la défense des provinces protestantes insurgées contre la domination espagnole. Leur ministère auprès des néerlandais catholiques était regardé comme indésirable par la hiérarchie inféodée à l'Espagne et devait, à l'opposé, s'envelopper de prudence à l'égard des Réformés, principalement à Leiden, ville universitaire où étaient formés les ministres calvinistes. C'est là que Pierre exerça son ministère à partir de juin 1554. Une des activités pastorales les plus fructueuses de Pierre furent ses conférences apologétiques sur la foi catholique données dans le milieu de l'université de Leiden (cf.
Études carmélitaines, 1914, p. 404). Quelques années lui suffirent pour faire revivre la paroisse franco-wallonne jusque-là somnolente. En 1662, il obtint du nouveau délégué apostolique, Jean de Neercassel (DS, t. 11, col. 83-86), l'établissement d'une mission à Amsterdam. La municipalité était beaucoup plus tolérante que celle de Leiden : l'année suivante les missionnaires disposaient d'une église...
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