— Jean-Antoine Rampalle est né à l'Isle-sur-la-Sorgue, dans le diocèse de Cavaillon en Avignon. Le 23 décembre 1640, il faisait profession au couvent des Carmes déchaux d'Avignon à seize ans accomplis. « Exemple d'observance régulière, renommé pour son enseignement », C. de Villiers multiplie les superlatifs pour le situer en philosophie, théologie et histoire. Maître des novices en 1655, prieur d'Aix en 1658, d'Avignon en 1661, provincial en 1664, prieur de Marseille puis définiteur général en 1667. Il mourut à Rome le 29 novembre 1671. Poète réputé dans son ordre où il était comparé à J.-B. Spagnoli le Mantouan (DS, t. 8, col. 822-26), ce fut néanmoins vers l'histoire que le général de l'Ordre, Philippe de la Trinité (DS, t. 12, col. 1325-28) l'orienta. D'où l'Historia generalis Fratrum Discalceatorum Ordinis B. Virginis Mariae de Monte Carmelo Congregationis S. Eliae (2 vol., Rome, 1668 et 1671), histoire de la Congrégation d'Italie des carmes déchaussés, séparés de la Congrégation espagnole depuis 1597. Pierre met en ordre les matériaux laissés sur le chantier par son confrère Isidore de Saint-Joseph (DS, t. 7, col. 2104). S'il mène à bien sa tâche, il s'en acquitte dans un esprit très conformiste. Sa présentation de la Réforme thérésienne permet d'en juger. Nicolas Doria est à ses yeux l'homme providentiel. Il loue sans réserve les orientations données par le Gênois à la Congrégation d'Espagne. Cela dit, à l'inverse des successeurs de Doria, il estime que l'institution thérésienne est parfaitement viable hors d'Espagne avec des sujets dépourvus des richesses du tempérament espagnol ; que l'apostolat des missions, loin d'être le danger mortel pour l'ascèse des carmes, représente un aspect essentiel de l'esprit de sainte Thérèse. Il publie une apologie de Jean de Jésus-Marie (DS, t. 8, col. 576-81) sur le sujet. Le conflit de 1590 entre Doria et Anne de Jésus — qui a tant mérité de l'Ordre pour avoir introduit la réforme en France et dans les Pays-Bas espagnols — le place devant un dilemme. Il hasarde à peu près cette sentence : elle est innocente mais justement condamnée (DS, t. 1, col. 456). Quant à Jérôme Gratien (DS, t. 8, col. 920-28), protagoniste des missions mais adversaire de Doria, il disparaît dans les...

[...]