— La vie de Pierre de Saint-Benoît est totalement inconnue. La tradition manuscrite a conservé de lui d'assez nombreux sermons (on n'a pas repéré d'autres écrits), ordonnés selon l'année liturgique et répartis en trois séries : De tempore, De sanctis, De communi sanctorum. Le ms Venise Marc. Fondo latino antico 92, qui contient l'ensemble de l'oeuvre, le dit de ordine minorum (cf. L.-J. Bataillon, Sur quelques sermons…, p. 497, n. 10), ce qui est confirmé par le ms Troyes lat. 1839 (cf. J.-G. Bougerol, p. 241az) ; le ms Munich Clm 2672, que nous citerons, est un autre témoin important. Pour la datation, on dispose d'un terminus ante quem approximatif : l'inventaire d'un stationnaire (libraire) parisien datable de 1275 environ (éd. dans H. Denifle, É. Chatelain, Cartularium Univ. Parisiensis, t. 1, Paris, 1884, n. 530, p. 648). Une phrase du sermon Astitit regina (J.B. Schneyer, Repertorium, t. 4, p. 794, n. 165) semble présupposer la mort (1252) de Blanche de Castille (« Exemplum de Hyspanis tempore Blance », Clm 2672, f. 102v). L'hypothèse la plus probable est que les sermons ont été écrits vers 1250-1275. A plusieurs reprises, Pierre montre qu'il connaît Paris et son Université (cf. Schneyer, n. 52, 65, 69, 164, 193, 194 = Clm 2672, f. 40r, 48r, 49v, 100v, 133v, 135r) ; deux fois au moins, il fait allusion à Orléans (Schneyer, n. 2, 69 = Clm 2672, f. 4v, 49v). Il n'est pas absolument certain toutefois que Pierre soit l'auteur premier des sermons où il parle de Paris et d'Orléans. On a décelé en effet des « plagiats » (mot anachronique d'ailleurs, car les auteurs de sermonnaires cherchaient l'utilité plutôt que l'originalité) entre notre Pierre, Nicolas de Biard (DS, t. 11, col. 254-55), Guillaume de Mailly et Guillaume de Bar. On penche vers l'hypothèse que Pierre est le plus original (cf. J. Longère, p. 150), mais dans l'état actuel des recherches une affirmation catégorique serait prématurée. Le sermons de Pierre sont inédits (sauf trois que les éditeurs de Bonaventure ont cru pouvoir attribuer à celui-ci : Opera, éd. Quaracchi, t. 9, 1901, p. 99-102, 326-27, 328-30 ; cf. Bataillon, Sur quelques...

[...]

Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 5 pages.