Titre de l'article : PIERRE LE VÉNÉRABLE, abbé de Cluny, † 1156.
Début de l'article :
— 1.
Vie. — 2.
Œuvres. — 3.
Spiritualité et théologie.
— Pierre de Montboisier appartenait à une famille d'Auvergne très liée au monachisme clunisien ; sa mère Ringarde, devenue veuve, finit ses jours au prieuré de Marcigny ; trois de ses frères, Pons, Jourdain, Armand devinrent abbés de Vézelay, La Chaise-Dieu et Manlieu. Né vers 1094, Pierre est offert à Sauxillanges comme oblat ; profès en 1109, il est d'abord moine à Vézelay où il devient écolâtre et prieur ; en 1120, il gouverne le prieuré de Domène. Le 22 août 1122, il est élu abbé de Cluny ; il succédait à Hugues de Marcigny, mort quelques mois après son élection qui avait suivi la démission de Pons de Melgueil. Celui-ci avait été élu en 1109, à la mort de Hugues le Grand ; malgré de réelles qualités, Pons avait été contesté par certains moines (les historiens s'interrogent encore sur sa personne et les raisons de sa démission ; cf. bibliographie). Pierre reçoit donc la crosse à un moment critique pour l'ordre clunisien ; profitant d'une de ses absences, Pons revient d'ailleurs en 1125 pour s'emparer de l'abbaye où il avait gardé des intelligences. L'entreprise ne réussit pas, mais Cluny ne retrouva la paix qu'à l'automne de 1126.
De graves difficultés demeuraient auxquelles l'abbé dut faire face. A l'extérieur, la puissance de l'empire, qui fut longtemps un appui pour Cluny, s'effaçait devant la montée des royaumes ; dans l'économie, le numéraire prenait une importance plus grande tandis que l'expansion démographique profitait aux bourgs et aux villes plutôt qu'à la campagne. Dans l'Église, le mouvement grégorien évoluait vers une politique plus nuancée ; en même temps les évêques affirmaient leurs prérogatives. De nouvelles façons de vivre se propageaient, qui affectaient le monde monastique en suscitant des ordres nouveaux et en promouvant la vie canoniale.
1670 Le changement des mentalités affecte Cluny à l'intérieur même du monastère, d'autant que l'ordre ressent les effets d'une crise économique, les dépenses étant trop lourdes et les ressources trop faibles. L'abbé ne parvient plus aisément à nourrir ses moines, les familiers, les...
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