— Edmond Hybert naquit à Condé-sur-Noireau (Calvados) le 27 septembre 1611 de Jean Hybert et d'Élisabeth Sinaut. Entré chez les 1694 Carmes déchaussés, il fit profession au couvent de Paris le 5 février 1634. Très attaché à l'observance régulière, il remplit successivement toutes les charges dans sa province : professeur de théologie, sous-prieur de Rouen, maître des novices, prieur de Rouen en 1661, d'Arras en 1664 (cf. Louis de Sainte-Thérèse, Annales des Carmes Deschaussez…, Paris, 1665, p. 651 et 787), de Nancy et ailleurs, puis successivement définiteur provincial et premier provincial de la nouvelle province de Normandie (1686). D'après le Catalogus… Provinciae Parisiensis, il serait mort à Rouen le 29 janvier 1691 (et non 1686 comme le disent les bibliographes). Le genre littéraire d'élection de notre auteur est le commentaire spirituel. Il a publié successivement : Les délices de l'homme intérieur ou le Cantique des Cantiques exposé mystiquement en la faveur des personnes spirituelles, Rouen, 1653. — L'homme défaillant à la grâce ou les lamentations de Jérémie exposées moralement…, Rouen, 1663. — Les innocentes malédictions de Job. Les sévères bénédictions de Jacob et les magnifiques louanges de la Vierge dans son Cantique, Rouen, 1679. Dans ces trois ouvrages Pierre-Thomas se montre un adversaire déclaré de la prédestination janséniste. L'épître dédicatoire présente le premier ouvrage comme une réponse à ceux qui restreignent le don de la grâce divine. Pierre-Thomas veut y « faire cognoistre à chacun les délices de l'homme avec son Dieu et celles que Dieu mesme prend avec les hommes » (Délices, p. III). Ces considérations pieuses et ferventes sont plus proches sans doute des mystères du Christ Rédempteur que les spéculations sur la grâce suffisante et la grâce efficace, mais s'avèrent rapidement gratuites et incongrues dans leur rapport au texte qu'elles commentent, déroutantes et fastidieuses pour qui souhaite de la cohérence dans leur enchaînement. L'oeuvre la plus valable de Pierre-Thomas reste le Catéchisme de sainte Thérèse (Rouen, 1672 ; Bruxelles, 1675 et 1676 ; revu et augmenté de « belles instructions pour la pratique des...

[...]