— Selon une tradition tardive, Gérard, qui avait reçu au baptême le nom de Georges, serait né (peut-être le 23 avril 977) dans la noble famille vénitienne des Sagredo. Placé dès l'âge de cinq ans à l'abbaye bénédictine de Saint-Georges de Venise, il reçut une solide formation intellectuelle à Bologne. Élu abbé de son monastère en 1012, il se démit peu après et partit pour la Terre sainte, en 1015. Arrêté en cours de voyage par une tempête, il fut invité par le roi Étienne de Hongrie † 1038 à rester en ce pays ; le souverain le chargea de l'éducation de son fils Émeric. Après une période de vie solitaire (1023-1030), il fut nommé premier évêque de Csanád (1030) et se signala par son activité. Il mourut assassiné le 24 septembre 1046, sur la route de Székesfehérvár ; son culte liturgique est fixé au 24 septembre. La biographie de Gérard nous est donnée par deux Vies du début du 12e siècle. Cf BHL, 3424-3426 (et Supplément). — E. Pásztor, Problemi di datazione della « Legenda maior S. Gerhardi episcopi », dans le Bollettino dell'Istituto storico italiano.., t. 73, 1961, p. 113-140 (étude sur une des biographies médiévales de Gérard). — Édition moderne par E. Madzsar, Scriptores rerum hungaricarum tempore ducum regumque stirpis arpadianae gestarum, t. 2, Budapest, 1938, p. 461-506. 1. Le principal témoin de l'activité littéraire de Gérard est une Deliberatio supra hymnum trium puerorum, dédiée à Isingrin, noble personnage de Freising ; elle est conservée dans un seul manuscrit (Munich, Clm 6211) et a été éditée par I. de Batthiány (Sancti Gerardi episcopi Chanadiensis scripta et acta hactenus inedita, cum serie episcoporum Chanadiensium, Carlsbourg, 1790). C'est une des productions les plus originales et trop peu connues de l'exégèse médiévale. D'interminables interprétations allégoriques alourdissent néanmoins le commentaire, inachevé par suite du décès de son auteur, du cantique des trois enfants dans la fournaise. On y remarque certains traits typiques de cette exégèse : opposition de l'inanis philosophia et de la caelestis sapientia, goût de l'analyse...

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