— Heitor Pinto, le hiéronymite portugais le plus important au 16e siècle, naquit à Covilhã, selon la majorité des biographes, en 1528 ; on connaît peu de choses de son enfance. Il dit avoir reçu une bonne formation latine et avoir étudié le droit civil à Salamanque et à Coïmbre. Déçu par le monde, il entra au monastère de Santa Maria de Belén (Lisbonne) dans l'ordre des Hiéronymites et fit profession le 8 avril 1543. Ses supérieurs, conscients de sa valeur, l'envoyèrent en 1546 au collège da Costa à Guimarães puis à l'université de Coïmbre où il étudia le grec et l'hébreu, les lettres et la philosophie ; bachelier ès-Arts en 1553, il étudia ensuite la Bible et la théologie durant cinq ans. Revenu à son monastère, il commença la rédaction de son commentaire d'Isaïe, tout en s'occupant de diverses affaires, comme de procès en cours au tribunal de la Rote pour le compte de sa communauté ; ce qui l'amena à Rome (1559-1561). Il mettra à profit les contatcs et l'expérience procurés dans ces voyages lorsqu'il écrira son principal ouvrage. Cet ouvrage, Imagen da vida crista, fut commencé à Belén au milieu de 1561 ; six dialogues parurent d'abord en 1563 et obtinrent un succès spectaculaire et immédiat ; c'est à cette oeuvre que Pinto doit son renom littéraire. Neuf ans plus tard, en 1572, il donnera une suite en cinq dialogues, dans un genre tout à fait semblable. Entre-temps, nommé recteur du collège de son ordre à Coïmbre, il consulte les bibliothèques de la ville et compose son commentaire d'Ézéchiel, publié à Salamanque en 1568 ; il tente de se faire incorporer dans l'université de cette ville, y prêche une série de trente sermons avec grand succès, mais voit sa tentative repoussée par le corps des professeurs, dont Luis de León. Par contre sa candidature est acceptée sans difficulté par l'université de Sigüenza ; celle-ci n'exigeant pas qu'il enseigne, Pinto rejoint son monastère et rédige alors la seconde partie d'Imagen. Entre 1571 et 1573, il est provincial et prieur de Belén. En 1574, il est nommé au monastère de São Marcos, proche de Coïmbre ; il y rédige ses dernières oeuvres : des commentaires de Daniel, des Lamentations et de Nahum (publiés en 1577). En 1576...

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