— Maurice Poncet naquit à Melun et fit profession à l'abbaye Saint-Père de sa ville natale. Docteur en Sorbonne, il fut pourvu de la cure de Saint-Aspais à Melun, puis, après 1575, de celle de Saint-Pierre des Arcis à Paris. C'était l'une des plus pauvres paroisses de la capitale et l'une des moins importantes. Néanmoins, il devint l'une des figures marquantes du clergé parisien sous le règne de Henri III, ainsi qu'en témoigne Pierre de l'Estoile qui le dit « un des plus renommés des prédicateurs de Paris » ; il s'est montré en effet intrépide, courageux, intransigeant, d'une hardiesse et d'une liberté entières ; il n'épargnait ni le roi, ni les grands, ni les évêques, usait de comparaisons plaisantes et crues pour stigmatiser les désordres. Prédicateur à Notre-Dame pendant le carême 1583, il 1917 dénonça l'inconséquence de Henri III qui faisait alterner pénitences ostentatoires et écarts de conduite : « Hier au soir (23 mars), qui estait le vendredi de leur procession (celle de la Confrérie des Pénitents de l'Annonciation créée par le roi), la broche tournoit pour le souper de ces gros penitens, et… après avoir mangé le gras chappon, ils eurent pour collation de nuict le petit tendron qu'on leur tenoit tous prest ! ». Le roi le fit arrêter, puis expédier en compagnie d'un exempt à Melun ; il fut rétabli dans sa cure en août 1583. Il mourut le dimanche 23 novembre 1586 ; Pierre de l'Estoile le dit « grandement estimé » et « d'une bonne vie ». Outre des ouvrages de controverse et des oraisons funèbres, il a laissé des oeuvres de spiritualité : — Trois livres de l'oraison ecclésiastique en forme de contemplation, Paris, Michel Sonnius, in-8°, 1568 ; — Méditations familières sur l'histoire de l'Incarnation du Fils de Dieu, Reims, 1574 (il y commente l'Évangile de l'Annonciation et les versets qui suivent) ; — Instruction pour aimer Dieu, Paris, Sébastien Molin, in-8°, 1584. Poncet affectionne la forme de « prière » (contemplation) pour exprimer sa pensée et la faire partager à ses lecteurs. Deux centres d'intérêt, autant qu'on en puisse juger, le retiennent principalement : le mystère de l'Incarnation, porte de toutes les grâces faites au monde, et...

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