— 1. La prédication et l'Église. — 2. Prédication et révélation. — 3. Le destinataire de la prédication. — 4. Le prédicateur dans l'Église. — 5. L'efficacité de la prédication. 2053

1. La prédication et l'Église.

— La prédication est, fondamentalement, une réalité ecclésiale ; elle ne peut se comprendre sans l'Église ; en retour, l'Église ne peut se construire et se concevoir sans elle. 1° L'ÉGLISE EST LE CONTEXTE UNIQUE à partir duquel peut être évaluée et comprise adéquatement la prédication. Annoncer le salut est la mission que le Seigneur lui confie. Or, ce salut commence par la foi, qui advient par l'audition de la Parole et découle ainsi de la prédication (cf. Rom. 10, 14-15). Celle-ci est donc ordonnée à la foi, commencement du salut. Mais, en outre, elle présuppose une expérience de la foi et, en dernier ressort, une expérience de la foi de l'Église qui s'exprime dans la prédication pour s'accroître elle-même comme Corps du Christ. C'est ce que manifeste l'événement de la Pentecôte, où l'on voit comment la prédication jaillit d'une expérience de foi ecclésiale et s'oriente aussitôt vers l'expansion de l'Église (Actes 2, 1-42). On peut donc caractériser la prédication comme un « fait de foi » puisque, à l'instar de la résurrection, du baptême, etc., et au-delà de toute structure empirique, sa réalité ultime n'est pas intelligible en dehors d'une perspective de foi. 2° Réciproquement et de façon complémentaire, la prédication DONNE SENS A L'EGLISE, car celle-ci prend naissance, s'accroît et se structure autour de la prédication. La naissance de l'Église est liée à la prédication du fait que, historiquement, sa visibilité se vérifie dans le discours de la Pentecôte. Sa croissance se fait par la prédication, tant au point de vue quantitatif (les apôtres sont envoyés pour prêcher et non pour baptiser ; cf. Actes 6, 2-4 ; 1 Cor. 1, 17) que qualitatif, car l'Église, par ce moyen, attire l'attention et donne raison d'elle-même. Enfin la prédication construit l'Église, du fait...

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